A Bruxelles, une exposition rétrospective est actuellement consacrée au peintre et sculpteur belge Constantin Meunier. Cet automne marque ainsi le retour sous les feux de l'actualité de l'artiste belge, dont la dernière rétrospective remonte à l'année 1909.
Né en 1831, Constantin Meunier est la figure de proue du réalisme social. Ses sculptures et tableaux de la classe ouvrière ont fait le tour du monde. Le mérite de cette exposition rétrospective est de présenter d'autres aspects moins connus de son œuvre, telles les scènes religieuses et de dévotion. Le peintre a d'ailleurs séjourné à plusieurs reprises dans l'abbaye de Westmalle, dont il n'a pas manqué de rapporter des portraits de pères trappistes. La commissaire de l'exposition, Mme Francisca Vande Pitte, se réjouit "de le présenter comme un artiste de la deuxième moitié du XIXe siècle. On a oublié sa carrière de 30 ans antérieure au succès de ses œuvres de la vie ouvrière. Il a introduit les dockers et les mineurs dans les canons des Beaux-Arts. En soi, c'est un grand mérite. Mais ce mérite a eu comme conséquence qu'on n'a plus perçu cet artiste de façon plus globale."
Un ancrage chrétien
"C'est quelque chose de peu connu, il était plutôt discret sur ce sujet à la fin de sa vie. Il a eu une formation de sculpteur, mais il a rapidement abandonné estimant que la signification artistique et sociale n'était plus celle de la sculpture, mais celle de la peinture. Ce souci des pauvres et des humbles a ses racines dans les années 50. Les scènes de dévotion sont aussi inattendues, par exemple des orphelines et des sœurs qui sortent de l'église ou des gens en pèlerinage, des gens pauvres qui cherchent un soulagement près de l'Eglise… Il a peint pas mal de chemins de croix pour des églises de villages, comme celui de Sint-Pieters-Kapelle à Herne." "Il a eu une éducation catholique, sinon on n'aurait pas ce type de scènes ou même de sentiments", précise encore la commissaire, qui est également la conservatrice du musée ixellois éponyme, installé dans l'ancien atelier et la maison de l'artiste.
Au-delà du musée
Les sculptures de l'artiste bruxellois habillent les rues de la capitale. Aussi, par-delà les murs du musée, il est intéressant de sortir et flâner au fil des œuvres exposées "in situ". C'est une autre façon d'appréhender le travail de l'artiste, grandeur nature. Et si vous souhaitez poursuivre la découverte, sachez que le musée M de Louvain organise conjointement une exposition sur celui qui fut professeur à l'Académie des Beaux-Arts de Louvain en 1887.
Angélique TASIAUX
Cette exposition rétrospective est accessible jusqu'au 11 janvier 2015 aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles - www.expo-meunier.be