“Les allocations familiales : un droit de l’enfant”


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“Les allocations familiales : un droit de l’enfant”
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

IMG_8273 2Patrick Binot est, depuis un an, le directeur général de La Ligue des Familles. Il aborde, en ce mois de rentrée scolaire, les dossiers que son organisme juge prioritaires: les allocations familiales régionalisées, l’enseignement et les rythmes scolaires.

D’emblée, Patrick Binot rappelle que la Ligue des Familles est avant tout une association qui soutient les parents dans tous les aspects de leur métier de parents. "Nous avons, d’une part, une action politique qui repose sur un ensemble d’études que nous menons concernant la parentalité. D’autre part, nous travaillons sur l’information des parents; le soutien en matière de services et d’avantages pour les familles et nous aidons à la formation des parents à la citoyenneté", dit-il.

Cela fait un peu plus d’un an que vous êtes à la tête de La Ligue des Familles, quels projets auriez-vous envie de mettre sur la table en ces temps de négociation pour un futur gouvernement?

Un dossier qui nous préoccupe particulièrement en cette rentrée, c’est celui des allocations familiales, dont le budget a été régionalisé. Nous sommes attentifs et, je l’avoue, un peu préoccupés par ce que les pouvoirs publics pourraient mettre en place étant donné la situation budgétaire du pays et plus particulièrement de la région wallonne.

Craignez-vous des coupes budgétaires de certaines allocations vu le contexte actuel?

Techniquement, le transfert effectif doit se faire au maximum en 2019. Nous avons deux craintes. D’une part, nous craignons qu’il y ait des retards ou des problèmes au niveau du paiement de ces allocations. D’autre part, et ceci est encore plus important pour les familles, c’est le maintien du niveau actuel des allocations. C’est un minimum. Nous revendiquons évidemment une toute autre évolution du montant des allocations familiales.

Le fait d’avoir régionaliser ces allocations familiales n’entraînent-t-il pas le risque d’avoir des régimes différents selon les régions, et donc d’engendrer une certaine discrimination?

Absolument. Il est tout à fait possible que la région bruxelloise adopte une allocation ou un système d’allocations familiales différent de la région wallonne ou flamande. Ce qui reviendrait à envisager qu’un enfant, par exemple, d’un couple divorcé ne soit localisé en fonction d’un avantage éventuel qu’il aurait à se trouver dans l’une ou l’autre région. Par ailleurs, un ménage sur sept est un ménage recomposé. Il est absurde aujourd’hui que cinq enfants dans une même famille ne soient pas dans un même régime qu’une autre famille avec cinq enfants. Donc, nous sommes pour une allocation forfaitaire et égale pour tous les enfants.

Autre sujet qui vous tient à cœur: les rythmes scolaires. La Ligue des Familles demandent de changer ces rythmes scolaires en vue d’intégrer les devoirs durant les cours. N’est-ce pas décharger, finalement, les parents du rôle d’éducateur?

Il faut savoir que 25% des familles sont monoparentales. Ces familles doivent concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale, avec les difficultés qu’on imagine pour un parent seul. Le rythme scolaire vient très fort influencer cette harmonie entre les deux vies des parents. Comment une mère, qui élève seule ses enfants, peut-elle à la fois subvenir aux besoins de sa famille en travaillant à temps-plein et se trouver à 15h30 à la sortie de l’école? Il faut donc que les écoles s’adaptent aux nouvelles conditions des familles.

E.D./J.J.D.

Extraits de l’émission "En débat", produite par les Médias Catholiques pour RCF Liège (A réécouter en podcast sur www.rcfliege.be). Lire l’interview complète dans Dimanche n° 34 du 28 septembre 2014.

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