Le CNCD-11.11.11 a publié son rapport annuel sur l’aide belge au développement. Il dresse un bilan mitigé de la politique belge de coopération au développement et s’inquiète des mesures envisagées par la future coalition.
Au regard des moyens mis en œuvre par la Belgique pour le développement l’an dernier, le CNCD 11.11.11 ne se montre pas franchement positif. Ce centre qui regroupe plus de 80 ONG et associations pointe notamment une baisse continue de l’aide belge. Depuis 2010, l’enveloppe budgétaire consacrée par la Belgique a baissé de près d’un quart suite à des coupes cumulées de 687 millions d’euros! Entre 2012 et 2013, l’aide belge a diminué de 6,1% (280 millions d’euros).
Mais l’inquiétude grandit encore suite aux mesures envisagées par le gouvernement en cours de formation en matière de coopération au développement.
Selon Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11: « En matière de quantité de l’aide, les chiffres qui circulent évoquent de nouvelles coupes budgétaires allant de 500 millions à 1 milliard d’euros au cours de la législature, ce qui réduirait l’aide belge à peau de chagrin. En matière d’efficacité, le ministre des Affaires étrangères a annoncé vouloir aligner l’aide sur les intérêts des entreprises belges, ce qui entre en totale contradiction avec les critères internationaux d’efficacité auxquels la Belgique a adhérés, dont l’alignement sur les stratégies de développement des pays partenaires. En matière de coopération non-gouvernementale, certains partis souhaitent concentrer les ONG dans les 15 pays de la coopération non-gouvernementale, contre une cinquantaine actuellement, ce qui porterait gravement atteinte aux spécificités et à l’autonomie des ONG. »
Des recommandations au futur gouvernement
Dans ce contexte, le CNCD-11.11.11 a envoyé ses recommandations aux formateurs du prochain gouvernement, dont le respect de l’engagement de mobiliser 0,7% du RNB à l’aide au développement, le respect des critères d’efficacité de l’aide comme l’alignement sur les stratégies des pays partenaires, la mise en œuvre effective des mécanismes institutionnels adoptés en matière de cohérence des politiques, ou encore le respect de l’autonomie des ONG par rapport aux politiques gouvernementales de coopération au développement.
Ecoutez au bas de cet article l’interview d’Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11.
MVL/CP – photo: illustration extraite du rapport CNCD 2014