Vatican: Sensibiliser le monde au sort des migrants


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Vatican: Sensibiliser le monde au sort des migrants
Par Jean-Jacques Durré
Publié le
4 min

migrantsLe Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement apporte son soutien à un évêque empêché de célébrer une messe à la frontière entre le Mexique et le Guatemala en mémoire de migrants massacrés par des narco-trafiquants mexicains.

Une lettre du dicastère a été rendue publique ce jeudi 28 août par son président. Le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement, y encourage chaque chrétien et la communauté internationale dans son ensemble à prêter plus d’attention aux situations, souvent tragiques, des migrants dans le monde. Il demande plus de sensibilité et des mesures adéquates pour protéger les dignités de ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

20.000 migrants séquestrés

Le 27 août, le service mexicain des douanes et l’Institut national des migrations mexicain ont interdit à l’évêque de Tabasco, Mgr Gerardo De Jesús Rojas López, de célébrer à la frontière entre le Mexique et le Guatemala une messe en mémoire des 72 migrants d’Amérique du sud et d’Amérique centrale qui ont été massacrés en 2010 par le cartel de la drogue mexicain des Zetas. « La Providence a voulu que la célébration commémorative se soit tenue en territoire guatémaltèque près du Vicariat apostolique de El Petén », affirme la note du Conseil pontifical, qui « exprime sa proximité spirituelle » et soutient cette initiative au « caractère profondément spirituel ».

Au nom du Saint-Siège, le cardinal Antonio Maria Vegliò relaie une nouvelle fois l’appel du pape François: il ne faut pas se résigner à la mondialisation de l’indifférence. Outre ce massacre de 2010, le prélat rappelle qu’entre 2009 et 2011, plus de 20.000 migrants ont été séquestrés dans le diocèse frontalier de Mgr Gerardo De Jesús Rojas López. « Sans compter tous ceux qui sont tomber dans les filets des trafiquants et les milliers d’hommes, femmes et enfants qui ont perdu la vie ». Le prélat alerte également sur le renforcement de mesures pour empêcher les migrants de monter à bord du train de marchandise surnommé « la Bête », obligeant ces personnes déracinées à emprunter des parcours alternatifs plus risqués pour rejoindre les Etats Unis.

« Comment fermer les yeux ? »

Envoyée au diocèse de Tabasco, cette lettre fait mention des flux migratoires en direction de la frontière américaine, mais aussi d’autres situations de par le monde où des personnes, en raison de la misère ou de persécutions, sont contraintes à quitter leur patrie, à la recherche d’une vie plus digne. « Comment ne pas se souvenir des 20.000 migrants morts alors qu’ils cherchaient à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe ? De tous ceux qui fuient des pays d’Afrique ou d’Asie pour frapper à la porte de l’Australie ? Et ces dernières semaines, comment fermer les yeux sur les faits de violence et de tragédie qui frappent les minorités au Moyen-Orient, où les chrétiens en fuite sont crucifiés ou décapités, où leurs têtes sont brandies comme des trophées ? »

Le cardinal Vegliò dresse ensuite « la liste » des sévices : abus d’autorité, violation des personnes et de leurs droits fondamentaux, exploitation, extorsion, faim, enlèvement, vol, mutilation, douleur et mort. Tout cela manifeste pour le prélat, et de manière évidente, « un déclin des institutions et, pire, une perte du sens authentique d’humanité ». Face à cette situation et l’ampleur de la tache, « l’Eglise ne s’arrête pas, ni ne s’effraie », assure le chef de dicastère.

Des mesures pour réguler les flux et protéger les personnes

Dans cette lettre, le Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement unit sa voix à celle du pape pour lancer un appel vibrant aux institutions nationales et internationales, ainsi qu’à tous les croyants afin qu’ils intensifient leurs initiatives de prières pour que des voies justes conduisent à une coexistence pacifique. Le dicastère invite au dialogue et à la négociation pour arrêter la violences comme « les agresseurs » et demande des mesures locales et supranationale pour « réguler les flux migratoires dans le respecter et la promotion de la dignité humaine, des individus et des membres de leurs familles. »

Radio Vatican

Catégorie : International

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