A un mois du prochain sommet sur le climat prévu à New York, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut alerter l’opinion publique quant aux menaces que le réchauffement climatique fait peser sur la santé humaine. Si rien n’est fait pour enrayer très rapidement le phénomène, celui-ci pourrait causer 250.000 décès chaque année, à partir de 2030.
Depuis mercredi 27 août, 300 personnes, dont des spécialistes de la santé, du climat et du développement durable, des responsables politiques et des représentants de la société civile, sont réunis à Genève (Suisse), pendant trois jours, afin d’étudier l’impact du réchauffement climatique sur la santé des êtres humains. La conférence doit adopter, vendredi 29 août, des recommandations destinées notamment au sommet sur le climat prévu à New York le 23 septembre prochain.
Des preuves incontestables
Jusqu’à présent, le constat n’est guère encourageant. Les preuves sont effectivement incontestables: le changement climatique menace très clairement la santé de l’être humain. Selon l’OMS, il pourrait effectivement provoquer 250.000 décès de plus chaque année à partir de 2030. Des décès causés essentiellement par la malnutrition, les vagues de chaleur, la diarrhée et le développement des maladies infectieuses. La malaria, qui tue actuellement 800.000 personnes par an, pourrait s’étendre à de nouvelles régions d’Asie et d’Afrique, tout comme la dengue, le choléra et la schistosomiase.
La pollution de l’air est également, aujourd’hui, à l’origine de sept millions de décès prématurés par an. « Si nous réduisons les émissions de gaz à effet de serre, nous diminuerons en même temps la pollution de l’air et les maladies cardio-vasculaires et respiratoires qui lui sont liées« , a expliqué le Dr Marie Neira, directrice à l’OMS pour la santé publique et l’environnement. Des changements dans les politiques de l’énergie et du transport pourraient également réduire l’impact des maladies associées à l’inactivité physique et diminuer le nombre d’accidents de circulation.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Il est donc grand temps d’agir, surtout que, d’après le Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC), on s’oriente vers un réchauffement global de quatre degrés à la fin de XXIe siècle, et non de deux comme c’était initialement prévu. Les scientifiques restent toutefois optimistes: il est possible d’épargner deux millions de vies par année si les gouvernements parviennent à s’entendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pascal ANDRE