La situation des chrétiens d’Irak s’aggrave de jour en jour. La communauté chrétienne qui vivait à Mossoul, deuxième ville d’Irak, a été forcée de fuir la ville par les djihadistes de l’Etat Islamique qui y ont pris le pouvoir. Les députés cdH Vanessa Matz et Georges Dallemagne, ont publié ce 28 juillet un communiqué dans lequel ils demandent que la Belgique se mobilise, notamment par une condamnation ferme des exactions commises contre les communautés chrétiennes en Irak.
Ce lundi matin, Georges Dallemagne et Vanessa Matz, ont rencontré les représentants des différentes associations et communautés des Chrétiens d’Orient sur la situation des Chrétiens d’Irak et plus généralement des Chrétiens d’Orient. Les députés cdH sont profondément choqués par les persécutions, l’exode forcé, la confiscation des biens et la destruction de lieux de culte des Chrétiens de Mossul. « Il s’agit clairement de crimes contre l’humanité qui, non seulement touchent ces communautés, mais affectent violemment les valeurs et la paix du monde » déclarent-ils. Peu de Gouvernements (puisque l’Etat islamique se présente comme tel) dans l’histoire récente de l’humanité ont par décret osé vider complètement un territoire d’une partie de sa population en raison de son appartenance religieuse.
Dans la prolongation de leurs différentes initiatives sur la défense et la protection des Chrétiens d’Orient, Georges Dallemagne et Vanessa Matz demandent la condamnation ferme par la Belgique de ces exactions et une diplomatie belge proactive afin que ces populations puissent être protégées et qu’elles puissent retourner chez elles dans la dignité et la sécurité, comme le souhaitent les représentants de ces communautés. Ils appellent également à débloquer des fonds pour une aide humanitaire d’urgence aux populations déplacées à Erbil et dans la région. Enfin, ils demandent la mise à l’ordre du jour par la Belgique de la situation des Chrétiens d’Irak lors du prochain Conseil Affaires étrangères de l’Union européenne et l’élaboration d’une résolution des Nations Unies demandant que chacun des Etats membres et en particulier chaque pays de la région s’engagent fermement et mettent tout en œuvre pour protéger les minorités chrétiennes. Cet engagement doit s’étendre à toute minorité religieuse ou philosophique.
Les Députés cdH appellent aussi la population belge à soutenir les représentants en Belgique des communautés syriaques, chaldéennes, araméennes, coptes, arméniennes, maronites, melkites… qui acheminent de l’aide humanitaire sur place.
Ecoutez au bas de cet article l’entretien que nous a accordé Vanessa Matz à ce sujet.
La France accueillera les chrétiens d’Irak
Les ministres français des affaires étrangères et de l’intérieur, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, se sont dits prêts, lundi 28 juillet, à « favoriser l’accueil », au titre de l’asile, des chrétiens d’Irak victimes de « persécutions » de la part des djihadistes. Dans un communiqué, les deux ministres ont évoqué « la situation dramatique des Chrétiens d’Orient », estimant que « l’ultimatum lancé contre ces communautés à Mossoul par l’EIIL est le dernier exemple tragique de la terrible menace que font peser les groupes djihadistes en Irak, mais aussi en Syrie et ailleurs, contre ces populations historiquement partie intégrante de cette région ».
De nombreuses voix, dans la classe politique, parmi les autorités religieuses mais aussi les défenseurs des droits de l’homme, se sont élevées ces derniers jours en France pour presser les autorités d’agir en faveur des chrétiens d’Orient. « Nous avons obtenu du Conseil de sécurité des Nations unies qu’il condamne les persécutions menées par l’État islamique contre les minorités en Irak », indiquent Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve dans leur texte. La France, a « débloqué une aide humanitaire exceptionnelle » pour « porter assistance » à ces populations. Les ministres recevront « prochainement » les représentants en France des communautés chrétiennes d’Irak.
Le soutien de l’Eglise de France
Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, conduit au Kurdistan une délégation de l’Église de France à la rencontre des chrétiens d’Irak. Le cardinal français est venu lundi délivrer un message de soutien à ces chrétiens irakiens sous le choc depuis la prise, en juin, de Mossoul. Il a notamment rencontré le patriarche chaldéen, Mgr Louis Sako et de nombreux réfugiés. Ceux qui ont été chassés de Mossoul par le mouvement djihadiste de l’État islamique ne croient plus pouvoir revenir dans leur ville et, malgré les appels de leurs évêques, mettent leur espoir dans l’exil.
Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent contre l’Église, accusée pèle-mêle de ne pas dénoncer avec suffisamment de fermeté les exactions des islamistes, ou encore d’empêcher les chrétiens de migrer vers l’Europe ou les États-Unis. Patiemment, le patriarche répond. « L’Église est à vos côtés pour élever la voix contre la violence et les injustices, solliciter l’aide des gouvernements à l’intérieur et à l’extérieur du pays, parer au plus urgent selon ses moyens, mais elle ne peut assurer la paix, la sécurité et financer tous les besoins d’une population comme le ferait un État. »
Rendue officielle dans l’après-midi, la proposition du gouvernement français d’accorder l’asile aux chrétiens irakiens chassés de chez eux par le mouvement djihadiste de l’État islamique est déjà sur toutes les lèvres.
MVL/La Croix/CP