L’Eglise espère un nouveau départ en Centrafrique


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L’Eglise espère un nouveau départ en Centrafrique
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Centrafrique refugiesDepuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, à son tour renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent. Les exactions perpétrées par les deux camps, anti-Balaka et Séléka, contre les civils, ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. Les évêques du pays appellent à un désarmement sans condition des combattants et à la réhabilitation d'une force armée centrafricaine.

La Centrafrique ne fait plus la Une des journaux, mais la situation sur place reste très préoccupante. De nombreux groupes armés poursuivent leurs exactions sans être inquiétés. De véritables chasses à l’homme sont menées contre des civils, bien souvent sans aucune raison. La supposée appartenance à un groupe ou à un autre entraîne des parodies de justice et des actes sanglants toujours impunis par l'Etat, qui est complètement dépassé par la situation. Les religieux et les prêtres ne sont pas épargnés par ces crimes. Enlèvements, pression psychologique, tentatives d’assassinat, pillages… La liste que dressent les évêques de Centrafrique est longue.

La situation humanitaire et économique n'est guère plus brillante. De nombreux villages ayant été détruits, beaucoup de Centrafricains ont tout perdu et ne savent plus où aller. La détresse de ces millions de personnes est en passe de se transformer en grave crise sanitaire, si rien n'est fait très rapidement. A Bamabari, par exemple, près de 12.000 personnes ont trouvé refuge dans la cathédrale. "Elles sont totalement privées d'assistance", a expliqué Mgr Eduard Mathos, l'évêque du lieu. "Plusieurs ONG sont venues constater la situation, mais jusqu’à présent aucune aide humanitaire n’est arrivée", dénonce-t-il.

Reprendre le dialogue

Les évêques du pays sont conscient de la gravité de la situation, mais ils sont certains que la sortie de crise est à leur portée, avec l'appui de la communauté internationale. Ils appellent donc à un désarmement sans condition des combattants et à la réhabilitation d’une force armée centrafricaine "non animée par des intérêts égoïstes et sordides" en vue de garantir la sécurité des populations. L’Etat, estiment-ils, doit également rétablir au plus vite son autorité et sa justice afin d’éradiquer les jugements sommaires auxquels se livrent les groupes armés. Enfin, les évêques appellent au dialogue entre les différents opposants afin de sauver la cohésion sociale et de ramener la paix. Sans la parole, il est effectivement impossible d'ouvrir un chemin de pardon et de réconciliation.

Pascal ANDRE

Ecoutez l'interview de l'abbé Jonas Morouba, prêtre centrafricain vivant en Belgique:

Catégorie : L'actu

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