Dans son angélus dominical, avant d’évoquer les grands thèmes internationaux, le pape François a livré un commentaire enthousiaste de l’Évangile proposé par la liturgie de ce jour, la conclusion de l’Évangile de Matthieu, dédié à la parabole du Royaume de Dieu (Mt 13, 44-52).
Pour François, cet extrait de l’Évangile « contient deux petits chefs d’œuvre : les paraboles du trésor caché dans un champ et de la perle de grande valeur. Elles nous disent que la découverte du Régne de Dieu peut arriver soudainement , comme pour l’agriculteur qui laboure et trouve le trésor espéré, ou bien après une longue recherche, comme pour le marchand de perles, qui finalement trouve la perle précieuse depuis longtemps rêvée. Mais dans un cas comme dans l’autre, précise le Pape, reste la donnée que le trésor et la perle valent plus que tout autre bien, et donc l’agriculteur et le marchand, quand ils les trouvent, renoncent à tout le reste pour pouvoir l’acquérir. Ils n’ont pas besoin de raisonner, de se poser des questions, de réfléchir : ils se rendent compte tout de suite de la valeur incomparable de ce qu’ils ont trouvé, et ils sont prêts à tout perdre pour l’avoir. C’est comme ça pour le Royaume de Dieu : celui qui le trouve ne doute pas, il sent que c’est ce qu’il cherchait, ce qu’il attendait, et qui répond à ses aspirations les plus authentiques. Celui qui connait Jésus, qui le connait personnellement, reste fasciné, attiré par tant de bonté, tant de vérité, tant de beauté, et tout cela dans une grande humilité et simplicité. »
Le pape François a livré l’exemple de son saint patron, François d’Assise, qui s’est laissé bouleversé par une rencontre personnelle avec le Christ. « Combien de personnes, combien de saints et de saintes, en lisant l’Evangile avec le cœur ouvert, ont été tellement frappés par Jésus qu’ils se sont convertis à Lui. Nous pensons à Saint-François d’Assise : lui était déjà un chrétien, mais un chrétien, disons, « à l’eau de rose » ! Quand il a lu l’Évangile, dans un moment décisif de sa jeunesse, il a rencontré Jésus et il a découvert le Royaume de Dieu, et alors tous ses rêves de gloire terrestre ont disparu.»
Lire l’Évangile, c’est trouver Jésus
Insistant sur l’appropriation personnelle des textes de la liturgie par chaque fidèle, dans son quotidien, le Pape a rappelé l’importance d’avoir toujours sur soi un petit Évangile de poche, comme ceux qui avaient été distribués place Saint-Pierre après l’angélus du dimanche 6 avril dernier. « L’Évangile te fait connaitre Jésus, le vrai Jésus vivant, il te parle au cœur et te change la vie. Tous les jours il faut lire l’Évangile ! Lire l’Évangile, c’est trouver Jésus et avoir cette joie chrétienne, qui est un don du Saint-Esprit ! »
Et cette rencontre de Jésus-Christ, pour le Saint-Père, doit permettre aux vrais convertis d’irradier autour d’eux. « Tu peux changer concrètement de style de vie, ou bien continuer à faire ce que tu faisais avant, mais tu es un autre, tu renais : tu as trouvé ce qui donne du sens, de la saveur, de la lumière à tout, aussi aux difficultés, aux souffrances, à la mort. Tout prends du sens quand tu trouves ce trésor. (…) C’est ce que Dieu veut, et c’est pour ça que Jésus a donné sa propre vie jusqu’à mourir sur une Croix, pour nous libérer du pouvoir des ténèbres et nous transférer dans le règne de la vie. Chers frères et sœurs, la joie d’avoir trouvé le trésor du Royaume de Dieu transparait, se voit. Le chrétien ne peut pas garder cachée sa foi, parce qu’elle transparait dans chaque parole, dans chaque geste, aussi dans ceux les plus simples du quotidien : transparait l’amour que Dieu nous a donné avec Jésus comme médiateur. Nous prions, par l’intercession de la Vierge Marie, pour que vienne en nous et dans le monde entier son Règne d’amour, de justice et de paix.»
L’Histoire s’est invitée à l’angélus
Devant plusieurs milliers de fidèles, le Pape a évoqué après la prière de l’angélus, le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale qui a lieu ce lundi 28 juillet, jour de la déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie.
« Ce massacre inutile » comme l’a appelé en son temps Benoît XV, pape pendant le premier conflit mondial, se conclut « après quatre longues années, par une paix qui se révéla plus que fragile ». Ce 28 juillet « sera une journée de deuil en se rappelant ce drame ». François a alors exprimé le souhait que « les erreurs du passé ne se répètent plus et que les leçons de l’histoire ne soient pas oubliées, faisant toujours prévaloir les raisons de la paix via un dialogue patient et courageux. »
Le Proche-Orient, l’Irak et l’Ukraine
Comment alors ne pas faire le lien avec les conflits qui déchirent le monde d’aujourd’hui et celui qui dévasta une grande partie de l’Europe et du monde il y a un siècle ? Le pape François n’a pas manqué de le faire, insistant sur « trois régions de crise : le Proche-Orient, l’Irak et l’Ukraine ». « Je vous demande de continuer à vous unir à ma prière pour que le Seigneur concède aux populations et aux autorités de ces zones la sagesse et la force nécessaires pour parcourir avec détermination le chemin de la paix, affrontant chaque diatribe avec la ténacité du dialogue et de la négociation et avec la force de la réconciliation. »
A cette prière, le Pape a ajouté cette condition essentielle pour que la paix prévale : « au centre de chaque décision, ce ne sont pas les intérêts particuliers qui doivent être pris en compte, mais le bien commun et le respect de chaque personne. » « On perd tout avec la guerre, on ne perd rien avec la paix » a-t-ajouté.
Au nom des enfants
Face aux exactions, aux crimes et aux massacres qui sont commis depuis parfois plusieurs années dans ces trois conflits majeurs qu’il a cités, le Pape s’est alors exclamé : « Arrêtez-vous, s’il vous plait ! Je vous le demande de tout mon cœur. C’est l’heure de s’arrêter ! Arrêtez-vous s’il vous plait ! »
Les pensées du Pape sont allées vers les enfants à qui on enlève l’espoir d’une vie digne et d’un avenir. « Des enfants morts, des enfants blessés, des enfants mutilés, des enfants orphelins, des enfants qui ont comme jouets des restes belliqueux, des enfants qui ne savent pas sourire ». C’est pour ces enfants, si chers à son cœur, que le Pape a donc lancé ce cri : « Arrêtez-vous ».
Radio Vatican