Une Française et un Polonais sont les lauréats 2014 de ce « Prix Nobel de la théologie ». Ils seront récompensés pour leurs recherches sur la Bible.
La Française Anne-Marie Pelletier sera la première femme à recevoir le prix Ratzinger, le 22 novembre prochain. Cette exégète (spécialiste de l’analyse de la Bible) de réputation mondiale est lauréate 2014 de ce prix fondé par le pape Benoît XVI. Egalement spécialiste de la Bible, Mgr Waldemar Chrostowski, est très impliqué dans le dialogue avec les juifs.
La Fondation Joseph Ratzinger a pour objectif est de récompenser des savants ayant allié des travaux sur la recherche théologique et un apport à la culture chrétienne. Elle a été lancée par 16 anciens étudiants du professeur Ratzinger, lorsque celui-ci enseignait la théologie dogmatique dans diverses universités.
Le prix Ratzinger a été décerné pour la première fois en 2011. En 2012, un Français – le philosophe Rémi Brague – recevait déjà cette distinction des mains de Benoît XVI. Mme Pelletier est donc la seconde française à recevoir ce prix. Sept chercheurs ont déjà été récompensés depuis 2011.
C’est le pape François qui remettra le prix Ratzinger, lors d’une séance académique dans la salle Clémentine du Vatican, le 22 novembre prochain.
Des lauréats de haut vol en étude de la Bible
Agée de 68 ans, cette mère de trois enfants est agrégée en Lettres modernes et docteur en Sciences des religions. Elle enseigne l’Ecriture Sainte et l’herméneutique depuis 1993 à la Faculté Notre-Dame, l’institution d’enseignement du diocèse de Paris. Elle a également été chargée de cours à la prestigieuse Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE). Elle recevra ce prix « pour ses travaux sur l’herméneutique, l’exégèse biblique, mais aussi pour s’être dédiée à la question de la femme dans le christianisme et dans l’Eglise », a affirmé le cardinal Camillo Ruini, président du Comité scientifique de la Fondation Ratzinger.
Agé de 63 ans, Mgr Waldemar Chrostowski a été ordonné prêtre en 1976 à Varsovie, où il a complété ses études de théologie avant de migrer vers Rome pour poursuivre l’étude de la Bible. Il a également étudié l’hébreu biblique (et contemporain) à l’Université hébraïque de Jérusalem. C’est son travail d’étude des prophètes de l’Ancien Testament qui lui a fait découvrir l’abondante littérature du judaïsme rabbinique, soit les enseignements des rabbins depuis le VIe siècle. Avec ce double regard, catholique et juif, sur la Bible, Mgr Chrostowski a pu tisser des ponts dans le dialogue avec les communautés juives.
M.B.
http://www.fondazioneratzinger.va/