Le nombre de migrants a diminué de 10% entre 2012 et 2011, a indiqué le Centre fédéral Migration. Il s’agit de la première baisse avérée de l’immigration au cours des deux dernières décennies.
Ce mercredi 25 juin, le Centre fédéral Migration a livré son rapport annuel. Un chiffre fort: en 2012, la Belgique n’a enregistré que 124.717 immigrations d’étrangers, soit 10% de moins qu’en 2011. Il s’agit de la première baisse avérée de l’immigration internationale au cours des deux dernières décennies. « Rien ne permet aujourd’hui d’affirmer que cette tendance va se confirmer dans les années à venir« , explique Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre, « même si plusieurs éléments vont malgré tout dans ce sens. »
Cette diminution, précise-t-il, ne concerne que les citoyens originaires de pays ne faisant pas partie de l’Union européenne. Les immigrations en provenance des pays européens, elles, ne cessent d’augmenter et représentent aujourd’hui 63% du total des migrants.
Un déclin des droits fondamentaux des étrangers
Faut-il se réjouir de cette diminution? Pas si sûr. Car si l’on frappe moins à la porte de notre pays, ce n’est pas sans raison. Dans le cadre de la crise économique, les autorités belges ont effectivement pris des mesures restreignant l’accès à notre territoire, ainsi qu’à différents services sociaux. Entre autres, les réformes au niveau du regroupement familial, de la régularisation médicale et du code de la nationalité.
De plus, le Centre fédéral Migration observe que ce déclin des chiffres va de pair avec un déclin des droits fondamentaux des étrangers. Pour ne prendre qu’un exemple: depuis la dernière législature, des garanties doivent être données pour permettre aux citoyens ou aux résidents belges de recevoir la visite – même de courte durée – de leurs parents établis hors de l’Union européenne. Un frein à l’entretien de relations familiales normales, estime le Centre fédéral.
Le rapport insiste également sur le lien complexe liant la politique de migration et la perception des étrangers. Aujourd’hui, on parle plus vite du coût que représente un migrant que de son apport au pays. D’après le Centre fédéral, il faudrait investir davantage dans l’accès à l’enseignement ou à la formation pour ces personnes.
P. A.