Le Saint Père recevait pour la deuxième fois le Primat de l’Eglise anglicane, Justin Welby. Le chef des 80 millions d’Anglicans est un inconditionnel du pape François.
C’était la seconde rencontre entre les deux hommes, leur premier rendez-vous avait eu lieu le 16 juin 2013. Lors de cette rencontre, le pape François a demandé aux catholiques et aux anglicans de travailler ensemble en faveur de la paix et de la pleine communion entre leurs Eglises. Le meilleur moyen pour y arriver? Ne pas oublier ce qu’il a appelé les "trois P": "prière, paix, pauvreté".
Des avancées communes
Déclarant qu’il est "si bon que des frères vivent ensemble" (une citation issue du psaume 133), il a déploré les divisions qui existent entre les disciples du Christ: "encore une fois nous nous rencontrons comme des compagnons de voyage qui suivent le Seigneur, collaborateurs dans sa vigne, pèlerins sur le chemin vers Son Règne".
Mais si leurs deux Eglises sont séparées, les deux hommes partagent néanmoins des préoccupations communes , telles que "le fléau du trafic des personnes et les diverses formes d’esclavage moderne". Les deux dirigeants se sont déja engagés dans cette thématique, notamment en lançant, en mars dernier, l’initiative Global Freedom Network.
Le pape et l’archevêque de Canterbury se sont également rendus dans la chapelle Urbain VIII du palais du Vatican pour un temps de prière.
L’Eglise catholique attire les Anglicans
Le dr. Welby est un véritable "fan" du pape François, qu’il avait d’ailleurs cité lors de son installation comme archevêque de Canterbury le 21 mars 2013. Cet ancien cadre dans l’industrie pétrolière (il a travaillé pour le groupe Elf avant d’être ordonné prêtre anglican) a déjà expliqué que le message de St François d’Assise et l’enseignement social de l’Eglise catholique l’avaient profondément influencé.
Cette influence d’une Eglise qui était encore désignée il y a cinquante ans sous le terme de "secte papiste" révèle les changements énormes qui ont lieu actuellement dans la Communion anglicane.
Basée sur un modus vivendi entre la liturgie catholique et la théologie protestante, la Communion anglicane souffre de très graves déchirures internes. Ces dernières années, des réformes telles que l’ordination des femmes ou le mariage religieux pour les couples homosexuels ont entraîné des controverses telles que des diocèses entiers ne reconnaissent plus l’autorité de l’archevêque de Canterbury. Le dr. Welby tente pour l’instant de ménager la chèvre et le chou, mais il n’a pas pu éviter le départ de plus de 500.000 fidèles Anglicans vers l’Eglise catholique depuis 2009.
M.B.