Répondant à l’invitation du pape François, le président israélien Shimon Peres et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se rendront au Vatican le 8 juin prochain pour prier ensemble pour la paix au Proche-Orient.
« En ce lieu, où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation à vous, monsieur le président Mahmoud Abbas, et à monsieur le président Shimon Peres, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix. J’offre ma maison au Vatican pour que cette rencontre de prière ait lieu. » Telle est l’invitation lancée, à la surprise générale, par le pape François lors de sa visite à Bethléem, le dimanche 25 mai.
Plaidoyer pour la solution de deux Etats
Si les deux présidents ont très vite accepté le rendez-vous, il a fallu un peu de temps pour en fixer la date. En effet, cette rencontre ne pouvait avoir lieu ni un vendredi, jour saint pour les musulmans ni un samedi, jour de sabbat pour les juifs. C’est finalement le dimanche 8 juin prochain, fête de la Pentecôte, qui a été choisi pour cette rencontre, dont les effets pourraient être beaucoup plus importants qu’on ne l’imagine. Dans l’avion qui le ramenait à Rome, le pape a toutefois précisé qu’il ne s’agissait aucunement d’une « médiation » de sa part, mais qu’il était convaincu que la prière pouvait inspirer la paix.
Durant son voyage en Terre sainte, le souverain pontife n’a également cessé de rappeler la position officielle de Saint-Siège sur le conflit qui divise Israéliens et Palestiniens. « Je renouvelle l’appel que, de ce lieu, Benoît XVI lancé: qu’il soit universellement reconnu que l’Etat d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues« , a-t-il déclaré à Tel Aviv. « Qu’il soit également reconnu que le peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager librement. Que la solution de deux Etats devienne réalité et ne demeure pas un rêve. »
Une trêve de courte durée
Tout en restant dans les limites de la diplomatie, le pape n’a pas non plus manqué de clarté concernant le statut de Jérusalem, « ville de valeur universelle« . « Je souhaite que cette Terre bénie soit un lieu où il n’y ait aucune place pour celui qui, en instrumentalisant et en exacerbant la valeur de sa propre appartenance, devient intolérant et violent envers celui d’autrui. » Des propos qui n’ont visiblement pas convaincu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Celui-ci a effectivement juré, mercredi 28 mai, qu’il ne permettrait jamais la division de Jérusalem, dont Israël célébrait ce jour-là la réunification en 1967 par des festivités et des défilés à forte tonalité nationaliste. De leur côté, les Palestiniens ont répondu qu’ils ne signeraient jamais un traité de paix qui leur ferait renoncer à Jérusalem-Est.
Des incidents violents ont également émaillé cette journée de commémoration, puisque la police a dû fermer au public l’esplanade des Mosquées, après que des jeunes Palestiniens aient caillassé un groupe de juifs visitant le site.
Pascal ANDRE (avec La Croix)