Tchéquie : la restitution des biens confisqués aux Eglises fait à nouveau débat


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Tchéquie : la restitution des biens confisqués aux Eglises fait à nouveau débat
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Alena GajduskovaLes représentants des 16 Eglises de la République tchèque ont annoncé, mi-mars, qu'ils ne souhaitaient pas poursuivre les discussions avec le gouvernement du pays. Ouvertes fin 2013, ces négociations avaient pour but d'aménager la loi de restitution des biens confisqués aux Eglises pendant la période communiste.

Bien qu'adoptée en novembre 2012 au terme d'un long feuilleton législatif, la loi de restitution des biens confisqués aux Eglises fait toujours débat. En cette période de crise économique, de nombreux Tchèques ont effectivement du mal à accepter ce texte, qui prévoit de rendre aux Eglises 56% de leurs biens expropriés par le régime communiste et de leur verser, sur une période de trente ans, une compensation de 59 milliards de couronnes (2,15 milliards d'euros) pour les biens ne pouvant être restitués. Lors de sa campagne électorale pour les législatives d'octobre dernier, le parti social-démocrate avait d'ailleurs promis de réviser cette loi.

Les deux pistes de la coalition

Parvenue au pouvoir, la formation dirigée par Bohuslav Sobotka a donc rapidement lancé, avec le mouvement ANO, son principal partenaire de coalition, un comité d'experts comprenant des représentants des 16 Eglises concernées afin d'étudier la question. Deux pistes ont été proposées par la négociatrice déléguée par le gouvernement, Alena Gajdůšková (notre photo): soit une réduction de 13 milliards de couronnes de la somme totale qui doit être versée, soit une limitation, voire une suppression, de l'indexation de ces compensations sur l'inflation.

Trois mois après sa formation, ce comité d’experts cesse cependant ses activités. Les représentants des Eglises refusent les propositions qui leur ont été faites lors de la dernière réunion et souhaitent donc mettre fin aux discussions. Malgré cela, les différentes parties en présence refusent de parler d’échec. Secrétaire général de la Conférence épiscopale tchèque, Tomáš Holub considère qu’il faut désormais changer le niveau de ces discussions en impliquant le gouvernement tchèque dans son ensemble et en portant le débat sur un autre sujet: un modèle de coopération et d’aide réciproque entre l’Etat et ces cultes.

P. A. (avec La Croix)

Photo: Alena Gajdůšková, la négociatrice déléguée par le gouvernement

Catégorie : L'actu

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