Pourquoi les catholiques devraient s’intéresser au synaxe orthodoxe


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Pourquoi les catholiques devraient s’intéresser au synaxe orthodoxe
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
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SynaxeDu 6 au 9 mars, les primats des 14 Eglises orthodoxes autocéphales sont réunis à Istanbul, au siège du patriarcat œcuménique, afin de terminer les préparatifs d'un grand concile panorthodoxe qui pourrait avoir lieu en 2015. Mais la crise ukrainienne risque de monopoliser l'attention et attiser certaines tensions.

Une réunion des patriarches et des archevêques de toutes les Eglises orthodoxes se tient actuellement à Istanbul (Turquie). Convoquée par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, cette rencontre a pour objectif d'accélérer la préparation du concile panorthodoxe qui pourrait se tenir en 2015, mais aussi d'aborder certaines questions d'actualité brûlante comme les tensions en Ukraine, l'élection controversée d'un nouveau primat à la tête de l'Eglise de Tchéquie et de Slovaquie, et la situation des chrétiens au Moyen-Orient.

L'effet François

Si cette réunion – appelée synaxe – représente un moment crucial pour l'orthodoxie, elle devrait également intéresser au plus haut point les catholiques. A quelques mois de la rencontre entre le pape François et le patriarche Bartholomée Ier, il semble en effet que l'on n'ait jamais été aussi près d'un rapprochement entre les deux Eglises. Il faut dire que, depuis son élection, le nouveau pape ne cesse d'envoyer des signaux positifs aux orthodoxes. Non seulement il ne se présente toujours comme l'évêque de Rome, ce qui leur plaît beaucoup, mais il ne cesse aussi de parler de conciliarité et de synodalité, deux thèmes qui leur sont très chers.

En effet, l'orthodoxie ne fonctionne pas sur un mode pyramidal, mais plutôt selon un modèle collégial et conciliaire. Il n'existe pas un seul et unique chef suprême de toutes les Eglises. Tous les primats des Eglises autocéphales sont égaux en dignité et couvrent une aire géographique précise. Les décisions qui concernent l'ensemble de l'Eglise orthodoxe sont prises dans le cadre de conciles. Si un consensus est trouvé, il peut alors être reçu par toutes les Eglises.

Dans son entretien à la "Civilta Catolica" en septembre dernier, le pape a d'ailleurs évoqué la possibilité de revoir les questions de la gouvernance de l'Eglise à travers le prisme du premier millénaire, avant la séparation de 1054, quand il y avait encore l'unité des chrétiens, chose que les orthodoxes ne cessent de demander à l'Eglise catholique depuis des décennies.

Pascal ANDRÉ (avec Radio Vatican et La Vie)


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