Si le pape François jouit d'une incroyable popularité, il doit aussi faire face à de nombreuses résistances à l'intérieur de l'Eglise. Certains prélats lui reprochent sa trop grande discrétion dans le domaine éthique, ses appels à mener une vie sobre et la trop grande simplicité de ses discours.
Interviewé dans le magazine italien "Famiglia Christiana", l'historien Andrea Riccardi affirme que François est le pontife qui doit affronter le plus de critiques internes depuis le début du XXe siècle. Même Paul VI ne devait pas faire face à une telle opposition. Pour le fondateur du mouvement international Sant'Egidio, ces résistances viennent essentiellement de "ceux qui ne veulent pas changer, de ceux qui ne veulent pas vivre de manière plus engagée ou de ceux qui ne veulent pas travailler plus".
Il est évident que le pape bouleverse, par son caractère et ses décisions, la gouvernance dans l'Eglise. Aujourd'hui, l'institution vaticane et le catholicisme européen doivent s'habituer à ses propos et sa méthodologie bien souvent étrangères aux coutumes de la curie romaine. "Sa proposition franche et évangélisatrice met tout le monde en face de ses propres responsabilités", explique l'historien italien. "C'est ainsi que naissent les résistances."
Marxiste ?
Outre-Atlantique, les nombreuses interventions du pape en faveur des pauvres et contre "l'économie sans visage" lui ont également valu des critiques de la part des milieux néoconservateurs. Certains ont même été jusqu'à l'accuser de "marxisme". Ce que conteste le souverain pontife. Celui-ci a d'ailleurs tenu à mettre les choses au point dans une interview accordée en décembre 2013 au quotidien italien "La Stampa". "L'idéologie marxiste est erronée", a-t-il expliqué. "Mais, dans ma vie, j'ai connu de nombreux marxistes qui étaient de bonnes personnes." Il a ensuite indiqué que sa condamnation des inégalités engendrées par le système économique global actuel ne prétendait pas être une analyse d'expert, mais qu'elle s'inscrivait dans la doctrine sociale de l'Eglise catholique. Ce qu'a récemment confirmé le cardinal canadien Marc Ouellet. Pour lui, "toutes les surprises" du pape François au cours de cette première année de pontificat ont eu pour seul but de réveiller toute l'Eglise à la mission.
P. A. (avec La Croix)