Ce jeudi a débuté au Vatican un consistoire extraordinaire consacré au thème de la famille. Quelque 180 cardinaux venus du monde entier vont réfléchir pendant deux jours avec le pape François sur un thème qui sera aussi celui du synode des évêques, au mois d’octobre.
Après trois jours de travaux avec le Conseil des cardinaux, durant lesquels il a surtout été question des finances de l’Eglise catholique, le pape François a inauguré, ce jeudi 20 février, son premier consistoire extraordinaire. Une réunion de grande ampleur à laquelle il a convié, début janvier, l’ensemble des cardinaux du monde entier pour « réfléchir sur le thème de la famille« , face aux délicates évolutions dans la société (divorces fréquents, contraception généralisée, cohabitation hors mariage, couples homosexuels…). Les cardinaux ont répondu avec enthousiasme à son invitation, puisque ce sont pas moins de 180 cardinaux venus du monde entier qui sont aujourd’hui rassemblés dans la « salle du synode » au Vatican.
« Une pastorale courageuse, intelligente et pleine d’amour »
Cette première journée de réflexion a été introduite par le pape François. « La famille« , a-t-il déclaré, dans un court et énergique mot de bienvenue, « est dépréciée, elle est maltraitée, et ce qui nous est demandé, c’est de reconnaître combien il est beau, vrai et bon de former une famille, d’être une famille aujourd’hui; combien c’est indispensable pour la vie du monde, pour l’avenir de l’humanité. « Appelant les cardinaux à définir « une pastorale courageuse, intelligente et pleine d’amour », le pape argentin a exposé ce « plan de Dieu » en quelques mots: « La famille est la cellule fondamentale de la société humaine. Depuis le début, le Créateur a placé sa bénédiction sur l’homme et sur la femme afin qu’ils soient féconds et qu’ils se multiplient sur la terre; et ainsi la famille représente dans le monde le reflet de Dieu. »
« Tout péché peut être pardonné »
Les travaux proprement dits ont alors débuté avec une longue intervention du Cardinal Walter Kasper, rapporteur du Consistoire, qui servira de base aux travaux des cardinaux, mais dont le contenu ne sera pas rendu public. Un choix qui n’est pas anodin, puisque ce théologien de haut vol est plutôt ouvert dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les divorcés remariés. « Tout péché peut être absous, tout péché peut être pardonné« , a-t-il déclaré il y a peu. « Voilà le point de départ: il n’est pas imaginable que quelqu’un puisse tomber dans un trou noir et que Dieu ne puisse l’en sortir. La doctrine n’est pas une lagune stagnante. Il nous faut donc aller, comme le dit le pape François, aux périphéries de l’existence humaine. Nous devons être l’hôpital de campagne qui soigne les blessures. »
En écoutant ainsi pendant deux jours ses pairs débattre de ce thème, le pape François prépare donc sa réflexion sur l’opportunité de faire évoluer ou non certaines normes de l’Eglise catholique. Ce pasteur de terrain ne supporte effectivement pas de voir des gens quitter l’Eglise ou ne pas oser y mettre les pieds, dégoûtés du christianisme par la seule morale sexuelle.
P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)