Comme chaque semaine, voici le commentaire sur l'évangile publié dans le journal Dimanche n° 8 du 23 février. Il se rapporte à l'évangile du 7e dimanche du Temps ordinaire (Année A) - (Matthieu 5, 38-48).
Dans sa rencontre avec un homme riche, désireux d’avoir la vie éternelle, Jésus avait rappelé les commandements: "Tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne porteras pas de faux témoignages, tu aimeras ton prochain comme toi-même". Ce sont ces commandements qu’il explique dans les extraits du Sermon sur la montagne lus dimanche dernier et aujourd’hui. Or, il va bien au-delà des commentaires traditionnels, auxquels il s’oppose même en affirmant: "Vous avez appris qu’il a été dit…: eh bien moi, je vous dis…"
Aujourd’hui, il nous livre l’explication décisive, en donnant les raisons de dépasser la tradition des anciens: il s’agit pour nous, ses disciples, de nous comporter en enfants de notre Père céleste, c’est-à-dire d’agir comme lui, de l’imiter, en cherchant a être parfaits comme lui. Plusieurs expressions convergent pour révéler la pensée du Christ à ce sujet. Dans l’évangile de dimanche dernier, il disait: "Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux."
Aujourd’hui: "Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait." Ce propos correspond à l’appel transmis par Moïse, dans la première lecture: "Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint." Pour résumer: par tout son enseignement, Jésus appelle ses disciples à une justice plus haute, celle qui conduit à être parfait et saint, en référence au Père céleste.
Pour parvenir à cette justice, Jésus indique aussi le chemin: il s’agit de l’imiter, lui, le Maître, comme il l’a dit le soir de la Cène, après avoir lavé les pieds de ses disciples: "C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous." L’exemple du Christ est d’ailleurs la meilleure explication de l’évangile de ce dimanche: quand il demande de ne pas riposter au méchant et de prier pour ceux qui vous persécutent, lui-même a agi ainsi aux jours de sa Passion.
L’appel à imiter Jésus est permanent. Lui-même a organisé toute sa pastorale dans ce sens, comme cela nous a été montré dans les évangiles proclamés ces derniers dimanches. Il a commencé à annoncer la venue du royaume de Dieu et à appeler des disciples à sa suite. Ensuite, Jésus a commencé son enseignement, dont le Sermon sur la montagne nous livre un condensé, lu dans les évangiles de ces quatre dimanches du 9 février au 2 mars. Le temps du carême et le temps pascal nous conduiront ensuite sur les chemins de la Passion et de la Résurrection, sur lesquels Jésus a entraîné ses disciples. Puis, pendant l’été, nous entendrons les paraboles du Royaume de Dieu et les récits des actions bienfaisantes accomplies par le Christ. C’est par tous ces enseignements que nous apprenons à imiter le Christ.
A cet égard, saint Paul est pour nous un exemple précieux. Contrairement aux autres apôtres, lui-même n’a pas vécu avec Jésus, il ne l’a connu que par l’illumination du chemin de Damas et par l’enseignement qu’il a reçu de Pierre, Jacques et d’autres disciples. Mais il l’a si bien assimilé, qu’il nous adresse cet appel: "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ." Pour nous, pareillement, c’est par l’écoute de l’évangile que nous sommes formés à imiter le Christ.
Célébrons le Dimanche – Michèle Clavier & Marcel Metzger (Ed. du Signe)
