L’imminence du vote probable pour l’extension de l’euthanasie aux enfants mineurs à la Chambre n’a pas découragé quelques centaines de Liégeois qui se sont rassemblés pour une veillée de prière en réponse à l’appel de Mgr Jean-Pierre Delville, évêque du diocèse de Liège.
C’est ce mardi 11 février, Journée mondiale des malades, que Mgr Delville avait choisi pour inviter à une journée de jeûne et de prière en vue du vote pour l’extension de l’euthanasie aux mineurs. Le choix de cette date est d’autant plus symbolique car c’est le jour de la fête de Notre-Dame de Lourdes, particulièrement priée par les malades, et de la cinquième apparition de la Vierge des Pauvres à Banneux, où Marie indiqua à la jeune voyante, Mariette Beco : « Je suis venue soulager la souffrance ».
Mgr Jean-Pierre Delville a voulu cette journée « pour éveiller les consciences et provoquer un ultime débat public au moment où notre pays risque de se donner une législation étendant la possibilité de l’euthanasie à des personnes mineures », soit dans la même lignée que celle proposée par Mgr Léonard et ses évêques auxiliaires il y a quelques jours.
Mgr Delville a présidé cette veillée de prière à la Cathédrale de Liège, à laquelle plus de cinq cents personnes ont participé selon le communiqué du diocèse qui précise que « la Parole de Dieu, des chants, des lectures, du silence ont nourri et fortifié en elles la confiance et l’espérance ».
Dans son homélie, Mgr Delville a rappelé le danger que cette loi représenterait : « Au lieu de stimuler la solidarité autour de la personne malade ou fragile, on risque d’engendrer la méfiance et le rejet, les discussions sans fin et les disputes. On euthanasie la solidarité ! Enfin, avec ce type de loi sur l’euthanasie, on en arrive à changer la notion même de dignité humaine. Celle-ci dépendrait désormais non de la nature humaine, mais de l’évaluation que l’on fait de cette dignité, par un jugement purement subjectif, couvert par les mots « liberté de choix ». »
En conclusion, Mgr Delville a invité l’assemblée à manifester encore plus de compassion et de solidarité aux personnes souffrantes, ainsi qu’à ceux qui les accompagnent, et d’apporter ainsi à notre société un témoignage concret du renouveau issu de la foi : « Penchons-nous sur le corps de Jésus, qui souffre aujourd’hui dans les enfants malades et en fin de vie, dans les autres malades et les personnes fragiles ; prions pour eux ; (…) vivons la solidarité avec ceux qui soignent dans les hôpitaux, les médecins, les infirmières, le personnel, et avec les familles qui accompagnent les malades. Nous découvrirons ainsi, comme les femmes de l’évangile, la force de vie et de renouveau que notre foi apporte à la société. »
Déjà, durant les célébrations des derniers weekends, les fidèles avaient été invités à prier à cette intention dans toutes les paroisses du diocèse de Liège, et plusieurs paroisses ou regroupements de paroisses (Unités pastorales, doyennés) avaient également organisé un temps de prière localement, s’unissant ainsi à la démarche souhaitée par Mgr Delville, et dans le même esprit que d’autres veillées organisées dans notre pays.
CP/MH