Pédophilie, le Vatican entendu à l’ONU


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Pédophilie, le Vatican entendu à l’ONU
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

mgr_tomasiLe Vatican a affirmé jeudi ne pas avoir fait obstacle aux enquêtes judiciaires dans les affaires d'abus sexuels sur mineurs, lors d'une audition par le Comité pour les droits de l'enfant de l'ONU, à Genève. Mgr Silvano Tomasi et Mgr Charles Scicluna, ancien procureur jusqu'à l'an dernier au Vatican sur ces dossiers, ont répondu aux questions des experts.

L'observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU, Mgr Tomasi, a commenté l'accusation centrale portée contre le Saint-Siège par les associations d'anciennes victimes: celle d' "avoir fait obstacle au cours de la justice" contre les prêtres coupables. "Elle me semble être un peu privée de fondement (...) Le Saint-Siège soutient le droit et le devoir de chaque pays à juger les crimes contre les mineurs. La critique assurant qu'il cherche à interférer, à faire obstacle, ne tient pas. Au contraire, on veut qu'il y ait transparence et que la justice suive son cours", a affirmé le prélat.

Sur Radio Vatican, le père Federico Lombardi, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a expliqué les limites des compétences du Saint-Siège en vertu de la Convention entrée en vigueur en 1990. Si le Saint-Siège est bien partie à la convention, "l'Eglise catholique, en tant que communauté de fidèles catholiques dispersés dans le monde, n'est en aucune façon partie, et ses membres sont soumis aux législations des Etats dans lesquels ils vivent et opèrent".
"Il n'est pas rare, a remarqué le porte-parole du Vatican, que les demandes, quand elles se réfèrent à la problématique des violences sexuelles, semblent présupposer que les évêques et supérieurs religieux agissent comme représentants ou comme délégués du Pape, ce qui est privé de tout fondement". "Les violences sexuelles en Irlande ou celles commises au sein du mouvement des Légionnaires du Christ ont été des cas pour lesquels les pays où elles se sont produites sont compétents juridiquement", a-t-il ajouté à titre d'exemple.
Selon le père Lombardi, "le droit canon propre à l'Eglise catholique est bien distinct des lois civiles des Etats". "Le Saint-Siège n'est donc pas tenu, en vertu de la convention, à répondre aux demandes d'informations relatives à des enquêtes effectuées sur base du droit canon".
Il justifie ainsi le refus du Saint-Siège de répondre au questionnaire que lui avait adressé en juillet le comité sur quelque 4.000 enquêtes ecclésiastiques que les diocèses ont fait remonter depuis des années à la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Radio Vatican

Retrouvez également sur Radio Vatican l'interview de Mgr Tomasi. L'observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU revient sur les propos tenus par la délégation du Saint-Siège et sur les conclusions du Comité pour les droits de l'enfant de l'ONU.


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