Mgr Robert Zollitsch, le président de la Conférence des évêques allemands, était à Bruxelles fin novembre. Il a répondu aux questions du quotidien français « La Croix », sur l’Europe, la place de l’Eglise dans la société allemande et le futur synode sur la famille.
Concernant l’Union européenne, Mgr Zollitsch pointe surtout la crise de confiance qui frappe la plupart des institutions sociales, qu’il s’agisse des partis, des associations, des syndicats ou des Eglises. « Avec la crise, les préjugés et l’exploitation des stéréotypes nationaux ont augmenté ces derniers mois« , explique-t-il. « Ils brisent la confiance qui a été laborieusement construite et que nous avons besoin de restaurer de toute urgence. Pour cela, l’Europe doit trouver des solutions pour tous ces jeunes sans travail et sans perspectives. »
Evoquant la crise financière, il salue la mise en œuvre du Plan de sauvetage européen qui constitue, pour lui, un vrai signe de solidarité. « Conformément au principe de subsidiarité, il est important que ceux qui peuvent aider le fassent, et que ceux qui ont besoin d’aide ne demandent que ce dont ils ont véritablement besoin. »
Priorité: la défense des valeurs de la famille
Au sujet de la place de l’Eglise catholique dans la société allemande, le président de la Conférence épiscopale reconnaît que les affaires de pédophilie et le scandale lié aux dépenses de l’évêque de Limburg ont porté atteinte à la crédibilité de l’Eglise et l’ont aussi affaibli en interne. Il constate cependant que lorsqu’elle prend position sur des points précis, les partis politiques en tiennent compte. « Or« , poursuit-il, « notre priorité, aujourd’hui, est vraiment de défendre les valeurs de la famille. » Il regrette d’ailleurs, à ce sujet, qu’ils ne puissent pas davantage parler d’une seule voix avec l’Eglise protestante. « Ensemble, nous ferions bien mieux entendre notre voix. »
Un meilleur accompagnement
Enfin, concernant la délicate question des divorcés remariés, Mgr Zollitsch est bien conscient que de plus en plus de gens échouent dans leur mariage et s’engagent dans une seconde union. Mais comment accompagner au mieux ces personnes et actualiser la réponse de l’Eglise? La Conférence des évêques allemands a créé un groupe de travail et est en contact avec les évêques français et suisses, en vue du synode extraordinaire sur la famille, qui se tiendra à Rome en octobre prochain. « Quand se posent de nouvelles questions« , conclut-il, « nous devons nous demander s’il n’existe pas de nouvelles solutions. »
P. A. (d’après La Croix)