« Quand j’ai face à moi quelqu’un de clérical, je deviens automatiquement anticlérical. Le cléricalisme ne devrait avoir rien à faire avec le christianisme ! L’Église est trop vaticano-centrique. » A la lecture de ces paroles du pape François, il est difficile de prétendre que rien ne change! Mais quoi?…
La focalisation médiatique sur le Vatican me pèse. Pourtant, je consacre ces quelques lignes au vent nouveau qui souffle de Rome… Je trouve, dans l’interview du pape à la revue jésuite La Civiltà Cattolica, les raisons de m’autoriser cette apparente contradiction. Je lis… « Ce dont l’Eglise a le plus besoin aujourd’hui, c’est de la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles: la proximité, la convivialité. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol! Nous devons soigner les blessures. Ensuite, nous pourrons parler de tout le reste. » (…)
Si le pape dit ce que beaucoup attendaient depuis longtemps, j’éviterais pourtant de lui faire dire ce qu’il ne dit pas. Traquer un fragment d’interview pour fantasmer sur des changements radicaux en matière d’ordination des femmes ou de mariage des prêtres me semble puéril. Il s’agit plutôt d’un souffle, d’une visée. Et tant mieux si, en vrac, s’y retrouve l’appel à « une présence plus incisive des
femmes dans l’Eglise. A ne pas parler en permanence des questions de morale sexuelle ou de l’énervement à l’égard des ‘biens pensants’ dénonçant aux autorités religieuses de soi-disant déviants de la ligne officielle. Depuis si longtemps, l’image d’une Eglise qui donne des leçons laisse dans l’ombre l’Eglise qui chemine cordialement. Le pape François parle comme un simple curé qui apprend à faire la part des choses entre l’idéal et la réalité. »
S’il préfère soigner le blessé que condamner le fautif, François « l’anticlérical » ouvre des brèches dans l’écran que la trop « sainte » Eglise tend trop souvent entre le Christ et l’homme assoiffé de sens et d’amour….
Jean LIEVENS, curé-doyen Unité Pastorale du Fléronnais
Lisez le texte intégral dans le cahier paroissial « A la Croisée » page 5 (cahier du doyenné de Fléron encarté dans le journal Dimanche)