Le fait est suffisamment rare pour être soulevé. Le vote sur l’euthanasie semble laisser de côté les manœuvres politiques traditionnelles.
Les partis politiques n’ont pas donné de consigne claire à leurs sénateurs, qui examinent ce jeudi 12 décembre l’extension de l’euthanasie aux mineurs. Ceux-ci sont invités à agir en fonction de leur conscience. Il n’y aura pas de vote de groupe défini par l’appartenance à la majorité ou à l’opposition au niveau fédéral. Chaque sénateur choisira en âme et conscience ce qu’il estime être juste. Puissent-ils se souvenir que derrière ce vote se cache une question éthique des plus sensibles: pouvons-nous obliger un enfant à décider de sa vie, quand bien même les adultes ne sont plus en état de le faire?
Comme l’a rapporté la Première (RTBF), le parlementaire Armand De Decker votera contre ce projet d’élargissement de l’euthanasie aux mineurs. Agnostique, il reconnaît avoir été touché par la déclaration commune des responsables religieux belges, fermement opposés – est-il besoin de le rappeler – à cette extension aux mineurs.
Ne banalisons pas l’acte de donner la mort alors que nous sommes faits pour la vie.
Aimer jusqu’au bout demande un immense courage,
Mettre fin à la vie est un acte qui non seulement tue,
mais détruit un peu plus les liens qui existent dans notre société,
dans nos familles, en proie à un individualisme grandissant.
Entourons et aimons les malades et leurs familles, ainsi que les soignants,
et si la maladie l’emporte, qu’elle soit accompagnée de notre affection intense et par l’irréductible respect de la vie.
La vie est un don. Elle se reçoit comme telle. Un enfant malade a une perception décuplée des sentiments qui animent son entourage. Il perçoit d’autant plus les failles et les faiblesses des adultes autour de lui. Il sait leurs peurs et leurs chagrins. La finitude laisse sans voix bien des puissants. Et les enfants le savent. Alors, croire qu’un enfant est inapte à conduire ou voter, mais serait capable de décider de sa propre finitude est un leurre, un déplacement, une usurpation d’autorité.
Angélique TASIAUX