Dans sa catéchèse du 13 novembre, le pape est revenu sur le Credo, abordant le baptême et le sacrement de réconciliation. « On entre joyeusement dans la vie chrétienne par le baptême. La porte de l’Eglise nous est un peu fermée par nos faiblesses et nos péchés. Mais à cause du Christ, mort et ressuscité, pour nous sauver, cette porte se rouvre par la confession. » Et la fête continue.
On sent que la fin de l’Année de la foi approche. Cette dernière catéchèse périodique du pape François en témoigne. Devant les dizaines de milliers de pèlerins venus sur la place Saint-Pierre à Rome, le souverain pontife s’est mis à expliquer l’article 10 de la profession de foi chrétienne, concernant notre croyance au pardon du péché. Il a structuré son exposé par les trois éléments de ce passage du credo, à savoir: « je professe » (ou je reconnais), « un seul baptême » et enfin « pour la rémission des péchés. »
Relance de la vie par la confession
Introduit par le mot « pour », cette troisième partie comprend le résultat attendu du baptême. En fait, « le baptême ouvre la porte à une nouvelle vie réelle qui n’est pas oppressée par le poids d’un passé négatif mais qui goûte déjà la beauté et la bonté du Royaume des cieux« , dit le pape à ce propos. Avec ce même langage imagé, il présente la « confession » comme une réouverture de cette même porte de l’Eglise qui nous a été ouverte par le baptême. Cela s’exprime d’une part par le pardon de tous nos péchés, et d’autre part par notre illumination « pour avancer avec la lumière du Seigneur. »
Le pontife avoue l’importance d’une « intervention puissante de la miséricorde de Dieu dans notre vie, pour nous sauver. » Il fait allusion ainsi au baptême. Mais il ne nie pas que cette « intervention » n’éradique pas la « faiblesse de notre nature humaine« , ni ne retire notre « responsabilité de demander pardon. » Il reconnaît dans ce cas le bien-fondé du recours à la réconciliation. Il nous rappelle ces affirmations, en connaissance de cause, lui qui se reconnaît également comme « pécheur ».
La place centrale du Christ dans le cheminement du pardon est manifestement soulignée. C’est grâce à lui que nous pouvons entrer, vivre, cheminer et revivre notre identité de fils de Dieu dans son Royaume. La toute dernière phrase de la catéchèse du pape semble toutefois apporter un plus pour celui qui néglige ou ignore la confession dans le monde d’aujourd’hui. « Avançons ainsi, joyeux, parce que la vie doit être vécue avec la joie de Jésus-Christ; et ça, c’est une grâce du Seigneur« , dit-il. Cette exhortation nous fait donc sortir du statu quo, dans notre état de pécheur, parce qu’elle nous pousse à aller plus loin. Elle nous introduit au bonheur de vivre avec la « grâce du Seigneur », la « joie de Jésus Christ. »
Reconnaissons les vérités sur le baptême et la confession
Le pape n’a pas oublié de nous enseigner les vérités chrétiennes sur ces deux sacrements, et surtout sur leur lien. Il nous présente le baptême comme une « carte d’identité », un « acte de naissance », un « second anniversaire ». Mais il est défini aussi comme « une véritable immersion spirituelle dans la mort du Christ, d’où l’on ressuscite avec lui comme des créatures nouvelles » (cf. Rm 6,4). Etant un signe efficace, par l’eau et l’Esprit Saint, il est désigné comme une « régénération » et une « illumination » qui nous remplit de la « grâce du Christ » et nous écarte des » ténèbres du péché. » Nous devenons, à notre tour, lumières pour les autres.
Bref, avec son talent pastoral, le pape François a su mettre en valeur, dans cette audience, la bonté infinie de Jésus et la beauté de la réception, dans la foi, du pardon par un pécheur croyant. La confession de notre imperfection est donc énoncée comme une « fête », un « second baptême », un « second anniversaire », etc., et non comme une « séance de torture. » Et qui n’aime pas faire la fête?
Rakotonandratoniarivo Guillaume