Avec un peu plus de 100.000 personnes qui trépassent chaque année en Belgique, le "marché de la mort" est sans aucun doute l'un des plus stables qui soient actuellement. Cela ne veut pas dire pour autant que ce secteur ne soit pas en évolution constante. La société Dela, leader du marché dans notre pays, propose depuis quelque temps des funérailles "low cost". Explications.
Mourir coûter cher, du moins pour ceux qui restent. D'après une enquête publiée récemment par Test-Achats, la facture totale des funérailles peuvent varier de 2.000 euros en fonction de l'entrepreneur choisi. Si l'on s'en tient aux six postes de base – à savoir le funérarium, la toilette, la mise en bière et le linceul, le cercueil le moins cher, le transport et le corbillat, les porteurs et le maître de cérémonie, les formalités et les taxes –, on arrive à une moyenne d'environ 2.300 euros, que ce soit pour une inhumation ou une crémation. Mais d'autres postes viennent souvent alourdir la note: service funèbre, faire-part, notice chronologique dans la presse, collation, fleurs et pierre tombale. Si bien qu'on peut en arriver à un total de 5.000 euros pour un enterrement (hors concession) et à un total de 4.000 euros pour une crémation (avec dispersion des cendres). Des frais qui sont souvent sous-estimés par les Belges.
Peu d'assurances "obsèques"
Rien d'étonnant, dès lors, à ce que le "low cost" ait fait son apparition dans le vocabulaire funéraire et que les assurances gagnent en popularité. Sur ce point, la Belgique est toutefois en queue du peloton, puisqu'entre 8 et 10% de nos compatriotes ont une assurance "obsèques", contre 80% aux Pays-Bas. Cela devrait évoluer dans les années à venir, puisque de plus en plus de Belges se décident à prendre les devants, soit parce qu'ils souhaitent épargner cette charge financière à leurs proches, soit parce qu'ils doutent que ceux-ci acceptent de l'assumer.
Il semble en effet que les familles sont de moins en moins enclines à dépenser pour les funérailles de leurs défunts. Elles demandent d'ailleurs souvent plusieurs devis pour pouvoir comparer les prix. Soit parce que les relations avec le mort s'étaient distendues, soit parce qu'elles manquent tout simplement d'argent. "Une famille sur quatre avoue avoir des difficulté à rassembler les sommes nécessaires aux obsèques", explique Fabien Charles, secrétaire de Fédération belge des pompes funèbres, dans les colonnes du "Soir". Et la crise actuelle n'a certainement pas contribué à améliorer la situation.
Un service réduit au minimum
Mais quelle différence y a-t-il entre un service low cost et un service normal? Le principe est exactement le même que pour les vols à bas prix : on ne chipote pas sur le superflu. Le service est réduit au minimum, explique B-Funerals, une société de pompes funèbres installées depuis peu en Belgique et qui écrase les prix..
Concrètement, pour une inhumation à 995 euros (TVA comprise), le client aura un cercueil en bois clair ou foncé avec un éventuel signe religieux, le fourgon funéraire, le personnel, la gaine mortuaire, la mise en bière, une croix ou une latte en bois avec le nom de la personne défunte et le transport vers le cimetière (pour l’instant seulement en agglomération bruxelloise). Les frais de dossier et la déclaration de décès sont inclus. La cérémonie ne peut excéder 15 minutes. Pour une incinération, on passe à 1 595 euros. À ce prix-là, on a à peu près le même service que pour l’inhumation, auquel il faut ajouter deux taxes (incinération et dispersion).
A ce prix-là, vous n'avez donc pas de porteur d’accueil des familles dans un funérarium, ni de faire-part de décès, d’annonce nécrologique, de monument funéraire, d’urne ou de corbillard de type américain.
Pour B-Funerals, il n’y a pas de doute : il y a un marché pour des funérailles discount. "Selon certaines études, il s’avère que la première raison invoquée pour commander des funérailles bon marché est: 'ressources économiques insuffisantes', 'relation familiale distante' et 'éloignement géographique'", fait remarquer la nouvelle société.
P. A.
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