Les faits de violences conjugales dénoncés aux forces de l’ordre sont en diminution en Belgique. Une baisse probablement due aux campagnes de sensibilisation, ainsi qu’au travail des services de la police judiciaire.
En 2012, 20.263 déclarations de violences physiques entre partenaires ont été notifiées par les forces de l’ordre, soit une baisse de 8% par rapport à 2011. Durant la même année, on a également constaté des reculs semblables pour les faits de violences psychologiques (- 8%), de violences sexuelles (- 8% également) et de violences économiques (-20%). Selon le Centre pour l’égalité des chances, les résultats sont le fruit des campagnes de sensibilisation (on pense notamment aux clips mettant en scène Fred et Marie), ainsi que les services de la police judiciaire qui fait désormais de la violence conjugale une de leurs priorités.
Un véritable fléau social
Cette diminution est d’autant plus surprenante que les statistiques affichaient jusqu’à l’an dernier des hausses constantes. Il ne faut donc probablement pas se réjouir trop vite, même si le sujet est beaucoup moins tabou que par le passé. La violence conjugale et familiale reste un véritable fléau social, ayant des impacts non négligeables sur toutes les personnes concernées, qu’elles soient victimes ou simples témoins. D’où l’importance de poursuivre les efforts entrepris jusqu’à présent et de continuer à sensibiliser les gens à cette problématique.
Certains se demandent peut-être en quoi ces violences sont différentes des disputes de couples ou de famille que nous pouvons tous connaître à un moment ou à un autre de notre vie. En fait, il existe quatre critères qui permettent de distinguer la violence conjugale d’un conflit.
La violence conjugale s’inscrit, premièrement, dans un rapport de domination. Un des partenaires cherche à prendre le pouvoir sur l’autre en utilisant les moyens nécessaires pour y arriver. Ce n’est donc pas un acte de folie. Deuxièmement, la violence conjugale est un acte organisé. Il n’a donc rien d’impulsif et ne surgit pas au hasard à la suite d’une frustration, d’une provocation ou d’un événement stressant. Troisièmement, la violence conjugale s’exprime dans la répétition et à travers des stratégies cycliques et récurrentes, toujours dirigées vers la même personne. Enfin, la violence conjugale laisse des traces psychologiques profondes, comme la peur, la honte, la culpabilité, la perte d’estime et de confiance en soi, l’humiliation, la soumission, etc.
Un numéro vert
Si vous êtes victime ou témoin de ce genre de faits, un numéro vert – le 0800 30 030 – a été mis en place en 2009 dans le but d’aider toute personne confrontée à la violence conjugale. Petite précision, toutefois: ce n’est pas un numéro d’urgence. Il ne fonctionne d’ailleurs que du lundi au samedi, entre 9 et 20h. Il permet de recevoir des conseils et des informations de professionnels, en toute confidentialité. En cas d’urgence, appelez plutôt le 101 ou le 112. Plus d’informations sur www.ecouteviolencesconjugales.be.
Pascal ANDRE