Les baptêmes d’étudiants vont-ils trop loin? La question fait une nouvelle fois débat. La semaine dernière, une étudiante en médecine vétérinaire à Liège tombait dans le coma au cours d’un bizutage. La jeune fille, d’origine française a été victime d’un « œdème cérébral » causé par l’absorption rapide de plusieurs litres d’eau.
Bernard Rentier, le recteur de l’université de Liège, propose l’expulsion des responsables de cet incident. Il s’engage également à prendre des mesures pour la protéger tout au long de son cursus de toute vengeance dont elle pourrait faire l’objet. La jeune étudiante de deuxième année est, en effet sortie de son coma après deux jours de soins. Ses parents ont décidé de saisir la justice. L’affaire a scandalisé en France, où les bizutages sont théoriquement interdits, contrairement à la Belgique. Le recteur de l’Université ne préconise pas l’interdiction de ces pratiques, mais il a annoncé son intention de proposer lundi au conseil d’administration l’exclusion des étudiants responsables d’accidents lors des « baptêmes ».
Bernard Rentier ne s’est pas prononcé en faveur d’une interdiction pure et simple des baptêmes et laisse à la justice le soin de se prononcer sur les causes et les responsabilités engagées dans ces faits. « De nos jours, il existe d’autres moyens de développer la solidarité entre étudiants que de se saouler dans des mares de bière et de vomi », a-t-il lancé.
En Belgique, les vétérinaires ont depuis des décennies la réputation d’organiser les bizutages les plus éprouvants et ceux qui refusent de s’y plier sont souvent mis à l’écart par les « baptisés » pendant leurs études, selon le recteur.
Une procédure universitaire permet de sanctionner un étudiant par l’exclusion des cours allant d’un mois à un an. « C’est cette procédure qui sera appliquée une fois que l’instruction judiciaire aura été menée », précise M. Rentier. Cette proposition a été acceptée à l’unanimité par les membres du conseil d’administration.
MVL, d’après La Libre