Venu de la Mutualité Saint-Michel (Bruxelles), Christian Kunsch assume, depuis le 1er septembre, la présidence du Mouvement ouvrier chrétien (MOC). Vaste tâche que de coordonner au mieux la Mutualité chrétienne, le syndicat chrétien (CSC), Vie Féminine, la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et les Equipes populaires! L’occasion idéale pour se remémorer le MOC d’hier et comprendre celui d’aujourd’hui.
Vous étiez directeur d’une mutualité, vous voilà président d’un mouvement… Quel sens donnez-vous à ce « mouvement d’éducation permanente » qu’est le MOC?
L’une de nos principales caractéristiques, est que nous avons un rythme différent du rythme politique. Si celui-ci est tenu par des échéances électorales ou budgétaires, nous, en revanche, prenons le temps du débat, de la mise en perspective et du mûrissement. Nous prenons la peine de réunir un maximum de citoyens, qu’ils soient affiliés à nos organisations membres ou pas, et de les faire échanger sur leurs problèmes et leurs questionnements. En favorisant ces échanges, nous coupons court aux solutions de type « café du commerce » et aux populismes. Nous réduisons le risque de voir les citoyens tomber dans les bras du premier démagogue venu. Dans ce sens, nous sommes complémentaires au politique, et non des rivaux. De plus, nous brisons l’isolement des gens, particulièrement celui des plus faibles. En somme, nous nous inscrivons dans le « voir, juger – mais aussi!- agir » de Cardijn.
Le MOC, c’est aussi un « O » et un « C »… Si le PSC a abandonné son « C », la Mutualité chrétienne ne l’a pas fait… Et vous?
Si les aumôniers se font rares dans nos rangs et si la messe n’est plus notre rituel d’initiation, le « C » fait partie de nos gènes et il serait vain de nier notre héritage. Il peut paraître désuet de l’extérieur, mais il fait référence à des valeurs qui, elles, restent d’une actualité brûlante, parmi lesquelles l’attention aux plus démunis. A l’heure où sévit la crise sociale, économique, financière et environnementale, la question du maintien ou non du « C » n’est pas prioritaire. Depuis 1978, nous sommes pluralistes et ouverts. L’essentiel est que tous ceux qui sont en phase avec notre programme et nos réalisations se sentent à l’aise pour faire un bout de chemin avec nous…
Propos recueillis par Francis Demars
Lire l’intégralité de l’interview de Christian Kunsch dans le journal Dimanche du 11/9.