Héros de la résistance à l’oppression nazie puis communiste en Roumanie, et prêtre du diocèse de Paris, Mgr Vladimir Ghika a été béatifié le 31 août, à Bucarest. Sa fête liturgique est fixée au 16 mai, date de sa « naissance au Ciel », à 80 ans.
La célébration a été présidée par le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, envoyé spécial du pape François, en présence notamment du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, et de l’archevêque de Bucarest, Mgr Ioan Robu. Parmi les participants, se trouvaient des membres de la famille du martyr et des représentants d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions, et de délégations des autorités civiles. Un pèlerinage de France a d’ailleurs été organisé pour l’occasion.
Un symbole d’unité des chrétiens
Né le 25 décembre 1873, à Constantinople, dans une famille régnante roumaine, Vladimir Ghika est baptisé et confirmé dans l’Église orthodoxe. Il arrive en 1878 en France, suit des études à Toulouse où il est licencié en droit et ensuite à Paris où il intègre l’Institut d’Études Politiques. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle de sa vie, Vladimir va se vouer à diverses actions de charité, en France et en Roumanie, avec une immense disponibilité pour les pauvres, les malades et les blessés. En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans l’Église catholique. Après des études à Rome, il obtient, en 1906 une licence en philosophie et un doctorat en théologie. Il est ordonné prêtre du diocèse de Paris le 7 octobre 1923, en la chapelle des Lazaristes. En 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est en Roumanie et il choisit d’y rester avec la permission de l’archevêque de Paris, le cardinal Suhard. Il secourt inlassablement les réfugiés, les malades, les prisonniers, les victimes des bombardements et les étudiants. Le 18 novembre 1952, il est arrêté à Bucarest et il est condamné à trois ans d’incarcération dans la prison de Jilava. Il y meurt en martyr de la foi le 16 mai 1954, victime des tortures et des mauvais traitements. Sa tombe se trouve au cimetière orthodoxe Bellu et les inscriptions en grec y rappellent qu’il fut orthodoxe jusqu’à l’âge de 29 ans. Par sa vie et sa conversion, il est devenu un signe de l’appel à l’unité des chrétiens.
zenit/at