Dans une semaine, nos têtes blondes vont reprendre le chemin de l'école… Enfin presque toutes. 400 enfants sont encore sans école pour débuter leurs humanités. Bernard Hubien, le secrétaire général de l'UFAPEC, l'Union Francophone des Associations de Parents de l'Enseignement Catholique, tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme, dans une interview exclusive.
"C'est une situation d'urgence, il y a 380 enfants à Bruxelles et une peu plus d'une vingtaine en Wallonie. Lorsque les écoles le peuvent, elles doivent ouvrir des places pour diminuer la tension. Il faut aussi que les parents puissent inscrire leurs enfants là où il reste encore de la place. A plus long terme, il est indispensable que les responsables politiques se soucient du financement de l'enseignement, et notamment du financement de la construction des bâtiments dans le réseau catholique puisque la demande y est très forte. Or si les réseaux subventionnés reçoivent une subvention de 60% en capital, et 40% d'emprunt garanti, c'est 0% pour l'enseignement catholique. A l'inverse, la Flandre a amené le réseau catholique au même niveau de financement dans la construction des bâtiments que le réseau des communes et des provinces."
Vers une révision des critères
"Il faut que les politiques prennent les choses en main et ne se contentent pas d'effet d'annonce. Nous demandons que le critère de choix pédagogique ait un poids plus important dans le calcul de l'indice composite et que le critère distance école-domicile soit révisé. Et concrètement que la distance école primaire-école secondaire soit supprimée. Les critères de distance ont un tel poids que les critères pédagogiques passent en second plan, alors qu'ils devraient être en premier plan."
Trouver l'école qui convient à chaque enfant
"Le choix d'une école est fondamental. C'est une responsabilité très grande pour les parents. Deux données doivent coexister : le désir d'éducation des parents et l'adaptation de l'école à l'enfant. Ainsi, l'école de l'aîné ne convient pas nécessairement pour les autres enfants. Le choix d'une école oriente le parcours scolaire de l'enfant dans le futur. Il n'y a pas qu'une seule qui correspond à un enfant. Or les choix disponibles aujourd'hui sont très réduits."
Manque d'établissements scolaires à Bruxelles ?
"Il n'y a pas eu de prospective suffisante, on n'a pas tenu compte des annonces de boom démographique. Celle-ci ne concerne pas uniquement les habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. La demande d'enseignement francophone provient de familles installées dans la première couronne de la Région bruxelloise, à savoir en Région flamande et pas seulement dans les communes à facilité."
C'est sûr, l'UFAPEC poursuit sa réflexion, avec une rentrée chargée qui se profile. Le décret inscriptions constitue la pointe de l'iceberg. Restent encore de nombreux soucis, parmi lesquels les frais et le transport scolaires. Des dossiers à suivre, très prochainement.
Angélique Tasiaux