Le Père Paolo Dall'Oglio, expulsé de Syrie en juin 2012 pour son hostilité déclarée au régime de Bachar al-Assad, aurait été kidnappé par des islamistes aujourd'hui, 30 juillet, à Raqqa, dans l'est de la Syrie. Pour l'heure, stupeur et prudence sont de mise à la nonciature du Vatican à Damas, car le kidnapping n'a pas encore été confirmé officiellement. Le Ministère des Affaires étrangères en Italie a ouvert une enquête.
Âgé de 58 ans, le père Paolo Dall'Oglio vivait dans la nouvelle fondation monastique de Deir Maryam el Adhra, à Souleymanieh, au Kurdistan irakien. Mais depuis son départ forcé de Syrie, il parcourt la planète en avocat de la révolution syrienne. Il s'est déjà rendu dans les zones contrôlées par la rébellion. En effet, le religieux jésuite italien, fondateur du monastère de "Mar Moussa el-Habashi" (ou Saint Moïse l’Abyssin), non loin de Damas, demande, depuis son expulsion, que des armes soient livrées à la rébellion syrienne, ce qui lui a valu les vives critiques de certains confrères jésuites syriens travaillant sur place avec les réfugiés.
Kidnapping
Malgré son engagement en faveur du soulèvement contre le régime d'al-Assad, le religieux jésuite aurait été enlevé dans les rues de Raqqa, une ville depuis mars dernier aux mains des jidahistes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL). Ce groupe islamiste est affilié à la mouvance terroriste d'al-Qaïda. Les islamistes n'auraient pas apprécié les prises de position du religieux jésuite sur les incidents sanglants qui ont affecté les habitants kurdes de Tall al Abyad, à la frontière turque. Le Père Dall'Oglio aurait franchi la frontière turque pour arriver en Syrie la semaine dernière, dans une région très dangereuse
De son côté, le Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué à quelques journalistes qu’il n’était "pas en mesure" de confirmer que le Père Dall’Oglio avait été séquestré par des islamistes à Raqqa, dans l’est de la Syrie.
Il est toutefois impossible de savoir ce qu'il en est dans la mesure où des informations contradictoires circulent et où, dans ce genre de conflit, la désinformation fait hélas aussi partie des armes utilisées par les parties en présence. Traiter l'information dans ce cas relève donc d'un exercice très difficile et il est impossible de pouvoir faire la part des choses. Mieux vaut donc en avertir les lecteurs.
AL/Apic