Politique, justice, police, finances, médias, enseignement et même les institutions religieuses, aucun secteur ne semble épargné par la corruption. Ce phénomène qui touche tous les pays du monde mais à des degrés divers a été analysé par l'ONG Transparency International, qui a rendu son rapport ce mardi 9 juillet 2013.
Cent quatorze mille personnes ont été interrogées dans 107 pays à propos de la corruption et sur les institutions. Une majorité de personnes (53%), dans le monde entier, estime que la corruption s'est accentuée au cours des deux dernières années. Elle juge aussi les gouvernements moins efficaces dans la lutte pour l'éradiquer depuis la crise financière de 2008, selon l'enquête menée par Transparency International. Plus de la moitié des Belges estiment néanmoins que la corruption a diminué.
Au cours des douze derniers mois, 27% des personnes interrogées affirment avoir dû verser un pot-de-vin pour accéder à certains services publics ou à certaines institutions. Ce pourcentage ne s'élève qu'à 4% pour la Belgique. Seules 23% des personnes interrogées pensent que les efforts de leur gouvernement pour combattre la corruption sont efficaces, alors qu'ils étaient 32% à le penser en 2008. Dans 51 pays, les partis politiques sont considérés comme l'institution la plus corrompue et 55% des personnes interrogées (70% en Belgique) pensent en outre que les actions du gouvernement servent les intérêts des particuliers. Les partis politiques obtiennent ainsi une note de 3,8 sur une échelle allant de 1 ("pas du tout corrompu") à 5 ("extrêmement corrompu"). "Les hommes politiques eux-mêmes ont beaucoup à faire pour regagner la confiance" de l'opinion, écrit Transparency International. "Le baromètre traduit une crise de confiance envers la politique, et une véritable inquiétude concernant l'efficacité des institutions chargées de traduire les criminels devant la justice." La deuxième institution jugée la plus corrompue, à l'échelle mondiale, est la police, avec une note de 3,7, suivie de la fonction publique, du parlement et de l'appareil judiciaire, avec des notes égales, 3,6. Viennent ensuite les médias (9e place) avec 3,1, le secteur privé et les services médicaux avec 3,3 et le système éducatif avec 3,2. En douzième position, ce sont les institutions religieuses qui sont jugées le moins corrompues, avec 2,6. Elles sont cependant perçues dans certains pays comme "fortement corrompues"; en Israël, au Japon, au Soudan et au Soudan du Sud.
MVL avec La Libre