Les opérations de secours se poursuivent dans l’Uttarakhand, l’Etat le plus touché par les pluies de mousson torrentielles qui ont débuté le 15 juin 2013 en Inde, provoquant des inondations dévastatrices dans la région himalayenne. Des milliers d’habitants, pèlerins et touristes, nombreux à cette période de l’année, sont toujours bloqués, rapporte le 1er juillet 2013 l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris, Eglises d’Asie. L’Eglise catholique a lancé un appel à la solidarité pour les habitants des villages éloignés, dont le gouvernement semble faire peu de cas.
Le 1er juillet, de nouvelles fortes précipitations entravaient le sauvetage d’un millier de personnes bloquées à Badrinath, dans le district de Chamoli. Depuis quinze jours, différents corps de l’armée indienne, les équipes de secours des ONG et les volontaires de la Caritas catholique, tentent de secourir les victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues dans cet Etat du nord de l’Inde appelé « Terre des dieux » en référence aux nombreux sites sacrés et lieux de pèlerinage hindous qu’il abrite. La région est aujourd’hui totalement dévastée, engloutie sous les flots des fleuves en crue et les glissements de terrain.
Evacuations et risque d’épidémies
Depuis dimanche dernier, les hélicoptères de l’armée indienne ont commencé à ralentir leur va-et-vient autour de la ville sainte de Kedarnath, site le plus sinistré, pour se concentrer désormais sur Badrinath et Harsil où quelque 3’000 personnes attendent toujours d’être secourues.
Selon l’Indian Air Force, une soixantaine d’hélicoptères se sont relayés sans répit ces quinze derniers jours, pour évacuer plus de 100.000 personnes, essentiellement des pèlerins. La principale préoccupation des organismes de secours est aujourd’hui de prévenir la survenue d’épidémies, majorée par la présence des cadavres en putréfaction coincés sous les débris des glissements de terrain ou flottant dans les rivières.
Au fil des recherches menées par les équipes de secours, le bilan des morts s’est alourdi considérablement. Estimé à un millier de personnes il y a moins d’une semaine, puis à près de 5.000 victimes, on considère à ce jour que 10.000 personnes pourraient avoir été tuées dans la catastrophe.
La situation s’aggrave
Mais alors que les médias et les autorités de l’Uttarakhand annoncent déjà triomphalement le déblaiement des routes principales et « l’achèvement du processus de sauvetage », l’Eglise qui dès les premières heures de la catastrophe, était en première ligne pour le secours aux victimes, affirme tout au contraire que la première phase d’urgence est loin d’être terminée et que « la situation s’aggrave en raison des intempéries qui se poursuivent ». Elle s’inquiète surtout de « l’indifférence du gouvernement pour les habitants des villages éloignés auxquels aucune aide n’a été apportée », l’attention des médias et des autorités s’étant centrée uniquement sur les grands centres de pèlerinage et les lieux touristiques.
De son côté, la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) a exprimé dès le 21 juin sa solidarité aux victimes par un communiqué et envoyé des aides alimentaire et d’urgence. Le cardinal Oswald Gracias, président de la CBCI et archevêque de Bombay, a appelé le 27 juin tous les chrétiens à « venir au secours des victimes de « l’Himalayan tsunami » par la prière » mais aussi par « leur contribution généreuse pour la Caritas » qui a déjà épuisé ses fonds d’urgence.
Dès le lendemain 28 juin, rapporte l’agence AsiaNews, les catholiques de Bombay commençaient une neuvaine pour les sinistrés de l’ Uttarakhand et lançaient une collecte générale. Dans toute l’Inde, et bien que nombre d’entre eux aient subi également un début de mousson meurtrier, les diocèses ont répondu présent à l’appel de la CBCI.
Alors que l’Eglise se porte au secours des victimes oubliées de la catastrophe, des critiques commencent à se faire entendre sur la mise en place tardive des secours et sa mauvaise coordination. Les différents départements d’Etat se rejettent aujourd’hui mutuellement la responsabilité du déclanchement tardif de l’alerte et du chaos qui a accompagné les interventions de sauvetage.
Apic