France: Les évêques souhaitent un large débat concernant la recherche sur l’embryon humain


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France: Les évêques souhaitent un large débat concernant la recherche sur l’embryon humain
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

A la veille de l’examen à l’Assemblée Nationale française de la proposition de loi concernant la recherche sur l’embryon humain, Mgr Pierre d'Ornellas, au nom de la Conférence des évêques de France (CEF), souhaite l'ouverture d'un large débat.

Dans un communiqué diffusé le 9 juillet 2013, Mgr d'Ornellas invite au débat: "Le choix entre le principe d’interdiction et l’autorisation encadrée doit faire l’objet d’un vrai débat qui conduise sereinement à une solution de progrès". "Faut-il avoir peur du débat ? Certainement pas ! Ces derniers mois ont montré à tous à quel point la faute politique est grande de ne pas organiser le débat pour que chacun puisse s’exprimer, écouter et réfléchir, en particulier sur les questions sociétales, relève Mgr d'Ornellas. Quand les intelligences se rencontrent pour chercher ensemble la voie la plus juste du progrès, elles se grandissent et reçoivent dans la paix la solution proposée. Les États Généraux de la bioéthique en 2009 l’ont montré : ils ont permis un vrai 'dialogue' entre les composantes de la société."

Il serait légal d'utiliser l'être humain !

Pour l'archevêque de Rennes, ce n’est pas sans raisons, solidement établies, que ce débat de bioéthique s’est conclu en juillet 2011 par le maintien dans la loi du principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon humain et sur les cellules souches embryonnaires. "Certains veulent aujourd’hui que cette recherche soit autorisée, moyennant un encadrement. L’enjeu est majeur : avec l’autorisation, pour la première fois dans notre droit, il serait légal d’utiliser l’être humain ! "

C’est pourquoi, le législateur de 2011 a jugé nécessaire de mettre dans la loi que tout changement législatif sur la bioéthique devra être précédé d’un débat sous forme d’États Généraux, souligne Mgr d'Ornellas. "Pourquoi cet article de loi ne s’appliquerait-il pas à la recherche sur l’embryon humain ? Pourquoi avoir peur du débat en confinant aujourd’hui l’examen de cette question dans une soirée parlementaire ?" s'interroge le prélat.

L’Eglise catholique est toujours entrée dans le dialogue. Elle a publié en 2009 ses 'Propos pour le dialogue' et ses 'questions pour un discernement'. Pour elle, le progrès n’est vrai que si éthique et science sont reliées. La science est nécessaire, avec ses voies de recherche : les cellules iPS, les cellules souches adultes, la "conversion directe" des cellules différentiées.

L'écologie humaine

"L’éthique reconnaît que l’embryon humain "doit bénéficier du respect lié à sa qualité", comme le souligne le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), car il partage notre humanité : nul n’est une personne sans avoir été d’abord un embryon humain ; nul ne devient humain qui ne l’est pas", poursuit le communiqué.

Le principe d’interdiction de recherche sur l’embryon humain alerte sur l’existence de cet écosystème humain. "Ne pas le respecter se retourne toujours, à plus ou moins longue échéance, contre nous. La science ne peut guider les choix politiques. Ceux-ci doivent discerner comment l’écosystème humain, qui précède l’État, est promu. L’écologie, si nécessaire et urgente, est aussi humaine", conclut Mgr d'Ornellas. apic/cp


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