Dès 2014, la KUL (Katholiek Universiteit Leuven) intégrera au master « Religions du monde, dialogue interreligieux et études religieuses » une nouvelle option « théologie islamique ».
Le ministre flamand de l’enseignement, Pascal Smet, a présenté le 12 juillet 2013 le projet de la faculté de théologie de Leuven de créer un « cadre académique pour l’islam » en Flandre. Le ministre explique la nécessité de créer cette option par le fait que les responsables musulmans en Belgique sont souvent « peu au fait de la langue et de la culture », étant fréquemment envoyés et salariés directement par les pays d’origines. Les imams ne parlent souvent pas le néerlandais et sont peu informés sur la réalité vécue par les jeunes musulmans de Belgique.
La formation qui sera dispensée par la KU Leuven s’adressera aux détenteurs du diplôme de bachelier, des étudiants se destinant par exemple à être conseiller islamique ou aumônier. Cette formation prend place au sein d’un programme plus large qui comprend notamment un cours sur « les religions du monde » ou un cours sur la « religion dans la société contemporaine« . Un voyage d’étude d’un mois en Inde et un stage de terrain font également partie du programme présenté par l’université.
MIEUX INTÉGRÉS
Le projet est en germe depuis déjà plusieurs années, explique le journal La Croix. Début 2012, Ludo Sannen, député flamand socialiste lui aussi, par ailleurs licencié en sciences religieuses et ancien enseignant, avait déposé une proposition en ce sens au Parlement flamand. « Nous devons former nos propre imams et théologiens islamiques de façon à ce qu’ils abordent l’islam à partir de notre contexte et qu’ils soient mieux intégrés », expliquait-il au quotidien De Standaard .
Après avoir étudié les solutions retenues par les pays voisins, Ludo Sannen avait indiqué plaider « pour le modèle de l’université libre d’Amsterdam », où la formation est intégrée à la Faculté de théologie. Une solution également expérimentée depuis peu par cinq universités en Allemagne. Créer de toutes pièces une faculté distincte aurait été, selon le député, beaucoup « plus difficile et plus cher ». Selon De Standaard, la KU Leuven s’est aussitôt montrée intéressée, sous certaines conditions, et notamment celle de son « indépendance, tout comme vis-à-vis de l’Église catholique ».
MVL, d’après La Croix, Anne-Bénédicte HOFFNER