Le 1er juillet marquera l'adhésion officielle de la Croatie à l'Union Européenne. Un événement tant attendu, qui pourtant, à l'heure de la crise européenne, ne fait pas sauter de joie les Croates… Explication.
D'après le quotidien croate, Novi List, seulement 7% des Croates interrogés souhaitent assister à un feu d'artifices le 1er juillet prochain, date de l’entrée du pays dans l'UE. Un signe net de l'indifférence à l'Europe qui règne actuellement en Croatie…
"Pour tous ces pays comme la Croatie, longtemps gouvernés par des élites irresponsables, l'Europe représente un certain cadre institutionnel et politique qui, à plus ou moins long terme, assurera le bien-être et garantira l’Etat de droit", analyse Novi List. "Cependant, la crise a montré que tout cela n'était qu'une grande illusion. L'Union européenne n'assure plus le bien-être d'un pays. L'Europe d'aujourd'hui est gouvernée par la politique d'austérité, même si les plus grands économistes signalent que les dettes ne sont pas la cause de la crise mais bien ses conséquences"
Autre chose inquiétante pour les Croates, la politique anti-crise de l'Europe ne s'applique qu'au peuple, "afin de satisfaire les oligarchies financières et les banques", selon Novi List.
Le chômage dans l'UE, la situation économique et sociale en Espagne, en Grèce… et autres conséquences de la crise européenne, font peur aux nouveaux adhérents.
"Même en Slovénie, nous avons pu entendre à de multiples reprises des déclarations choc, annonçant la sortie de la zone euro, puis de l'UE comme unique alternative à la situation désastreuse. Qui aurait pu s'attendre à de telles idées venant de la Slovénie, pays pro-européen par excellence !", s'inquiète le quotidien croate. "Les Croates ont peur. Ils se sentent trahis, trompés. Ils ne voient plus l'UE comme un abri sûr, encore moins comme une planche de salut".
Alors quoi, la Croatie ferait-elle marche arrière à seulement six jours de son entrée dans l'UE ?
"Non. Nous n'avons pas le choix. La seule alternative à l'Europe serait de faire marche arrière, et revenir au point de départ. Revenir à ce que nous avions hier, tout ce qui nous a justement poussés à nous tourner vers l'Europe. Et ça, nous savons que nous n'en voulons plus", conclut Nova List.
Presseurop/AL