Père Pedro: « Heureux s’écrit au pluriel »


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Père Pedro: « Heureux s’écrit au pluriel »
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Est-il slovène, argentin ou malgache ? Quelle importance ! Père Pedro est de ceux qui rayonnent bien au-delà d'un continent. De la trempe d'un abbé Pierre ou d'une sœur Emmanuelle, ce missionnaire mène une lutte acharnée pour que des hommes et des femmes retrouvent leur dignité. Rencontre avec un homme d'exception.

A 17 ans, votre choix est fait: vous serez missionnaire ! Qu'est-ce qui fait qu'un adolescent prenne une décision aussi radicale ?
Ma famille a quitté la Slovénie, en 1945, pour échapper à la dictature de Tito et pour naître une nouvelle fois au bout du monde, à Buenos Aires, en Argentine. Afin de pouvoir vivre leur foi librement, mon père et ma mère sont partis sans famille, sans avoirs, sans connaissance. Ils ont combattu pour survivre en Argentine, eux et leurs huit enfants, grâce à la force de l'Evangile qu'ils nous ont transmise. Et ce que mes parents disaient, ils le vivaient. C'est avec la prière et l'esprit des Ecritures que nous avons grandi. Quel exemple pour nous ! A 17 ans, quand je lisais les Evangiles, j'aimais tellement ce personnage de Jésus, simple, ami des pauvres, vivant au milieu de ses contemporains, toujours servant ses frères, voulant les aider à se remettre debout, que j'ai dit alors: "Cet homme-là, je veux l'imiter !" Je suis entré dans la Congrégation de la Mission de saint Vincent de Paul; je suis devenu lazariste.

Comment s'imagine-t-on la mission à 17 ans ?
A 17 ans et demi, j'étais sur le terrain. Je faisais déjà une première expérience missionnaire parmi les plus pauvres d'Argentine, dans la Cordillère des Andes. Quand j'ai vu ces personnes démunies, je me suis demandé comment il était possible d'oublier des gens de cette façon-là. Ce fut ma première révolte et mon premier choc. Après, je suis allé dans les bidonvilles de Buenos Aires, et ensuite, dans le Nord argentin, auprès des aborigènes Matacos. Je me posais toujours la même question: "Pourquoi ces frères sont-ils exclus de la communauté humaine ?" A cette époque, l'Argentine comptait 3% de pauvres, et moi, j'ai voulu partir en Asie ou en Afrique; là où les exclus sont encore plus nombreux. Madagascar s'est offert à moi, via le Supérieur de ma congrégation…

Propos recueillis par Sylviane BIGARÉ

Lire l'intégralité de l'interview du père Pedro dans le journal Dimanche du 12/6.

Catégorie : L'actu

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