La baisse du nombre d’enfants adoptés en Belgique francophone se confirme. En 2012, 171 adoptions ont été enregistrées contre 217 en 2011. C’est le chiffre le plus bas depuis dix ans (le nombre « record » était de 366 en 2004). D’après Evelyne Huytebroeck, ministre de tutelle, un nouveau décret verra bientôt le jour.
Selon le dernier rapport de l’Autorité centrale communautaire (ACC), l’organe compétent en matière d’adoption pour l’ensemble de la Communauté française de Belgique, 171 enfants ont été adoptés en 2012, contre 217 l’année précédente. Pour Evelyne Huytebroek, ministre de tutelle, cette diminution s’explique de diverses manières. Premièrement, explique-t-elle dans les colonnes du « Soir », « depuis plusieurs années déjà, le nombre de parents candidats est plus élevé que celui d’enfants adoptables« . Ensuite, « plusieurs pays d’origine ferment leurs portes ou renforcent les conditions d’accès« . C’est notamment le cas de la Chine. En 2004, 141 petits Chinois sont venus en Belgique francophone; en 2012, ils n’étaient plus que deux.
La ministre tient toutefois à nuancer cet écart entre l’offre et la demande, car il s’applique « principalement à une tranche spécifique de la population infantile, à savoir les enfants de moins de trois ans, en particulier ceux dont l’état de santé n’éveille pas trop d’inquiétudes« . Les enfants plus âgés, les fratries ou présentant des difficultés ou des problèmes médicaux « restent en attente d’une famille d’adoption« . Evelyne Huytebroeck souhaite donc sensibiliser les candidats adoptants à cette situation et envisage un « accompagnement spécifique et un soutien accru« .
Un nouveau décret
L’écologiste annonce également qu’un nouveau décret verra bientôt le jour. « La philosophie reste inchangée: l’intérêt de l’enfant prime sur tout le reste, comme le prévoit la Convention de La Haye. » Mais certains points vont être améliorés. « Nous allons insuffler davantage d’égalité, de cohérence et de transparence dans la procédure » et obliger « les organismes à justifier leurs choix en cas de refus d’encadrement« . « Les parents ont le droit de comprendre et de savoir pourquoi leur dossier n’est pas accepté. » La ministre envisage également d’introduire le principe de non-discrimination, notamment pour les couples du même sexe.
P. A.