Belgique : 72% des seniors maltraités sont des femmes


Partager
Belgique : 72% des seniors maltraités sont des femmes
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Le 15 juin se tenait la Journée mondiale de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées. Un phénomène, trop peu connu, mais loin d'être marginal, comme le révèle le rapport 2012 de l’agence wallonne “Respect Seniors”.

L’Organisation mondiale de la Santé estime entre 4 et 6 le pourcentage des seniors qui ont connu une forme de maltraitance. Des enquêtes plus ciblées, réalisées notamment en Belgique, avancent 20 ou 25 %. La maltraitance peut avoir des formes très diverses. Violence physique ou psychologique, exploitation, négligence, harcèlements, attitudes indélicates comme l’infantilisation, par exemple. Ce triste phénomène est difficile à évaluer.

"Respect Seniors" est le nouveau vocable de l'Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, créée en 2009 par la région Wallonne.

Si en 2011, l'Agence comptabilisait 5 500 contacts et 1120 dossiers "maltraitance", en 2012, elle a géré 878 dossiers "maltraitance" pour 4200 contacts.

Soit une diminution nette… pour le plus grand plaisir de Dominique Langhendries, directeur de "Respect Seniors". La communication de l'Agence s’est axée davantage sur la méthodologie d’action, explique-t-il à la Libre Belgique. De plus, diverses associations pour seniors ou intergénérationnelles se soucient davantage, sinon de la maltraitance, au moins du mal-être de personnes âgées, constate-t-il.

Le rapport à la loupe… Qui sont les 878 cas en question pour l'année 2012 ?

Les prises de contact à l'Agence sont faites à 41% par la famille, à 24% par le senior lui-même, à 20% par des professionnels, et à 11,50 % par des amis ou voisins.

Qui est la victime ?

Les victimes sont de loin des femmes : 72 % contre 19 % d’hommes.

71% des victimes habitent à domicile et 27 % en institution. Le rapport insiste sur le fait que ce n’est pas parce que l’aîné réside en institution que la maltraitance est commise par un professionnel. Et de même, ce n’est pas parce qu'il réside à domicile que la maltraitance est commise par un proche.

Qui est le malfrat ?

Un membre de la famille pour près de 62 % des 878 situations. Un professionnel en institution (17,6 %) et l’entourage (8,7 %). S’agissant des 61,85 % des cas familiaux, l’enfant (36 % des cas sur l’ensemble) précède le conjoint/partenaire (12 %).

Quelle forme principale de maltraitance est invoquée ?

Psychologique (28 %) et financière (21 %), d'abord, devant des négligences (20 %), de l’incivisme (12 %), de la violence physique (10 %). L’action de l’organisme s'est bornée à l’écoute dans 14 % desdits 878 cas. Dans 66 % des situations, s’y ajoutent information et orientation à la recherche d’une solution. Dans les 19 % restants, s’y ajoutent médiations et démarches sur le terrain.

AL/LLB


Dans la même catégorie