Australie – Des abus sexuels couverts par l’Eglise


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Australie – Des abus sexuels couverts par l’Eglise
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Le cardinal australien George Pell a admis le 27 mai 2013 que certains membres de l'Eglise du pays avaient tenté de couvrir des cas d'abus sexuels commis par d'autres membres du clergé. Devant une commission d'enquête parlementaire de l'Etat australien de Victoria, le chef de l'Eglise nationale s'est excusé et s'est déclaré "profondément désolé" pour les abus sexuels sur enfants perpétrés pendant des décennies au sein de l'Eglise.

Certaines personnes de l'audience ont pleuré face aux réponses du cardinal Pell, rapporte le 27 mai 2013 la chaîne de télévision australienne "ABC", notamment lorsque le prélat a décrit comment l'Eglise a couvert, de façon systématique, des cas de viols d'enfants, parfois âgés d'à peine cinq ans. "Je suis totalement engagé à améliorer cette situation, et je sais que le Saint-Père l'est aussi", a affirmé le cardinal. En dépit des fautes admises, Mgr Pell a tenu à défendre l'action de l'Eglise depuis 20 ans pour mettre un terme aux abus.

Pas d'implication personnelle

Le prélat a reconnu avoir récemment appris que Mgr Ronald Mulkearns, l'ancien évêque de Ballarat, dans le sud de l'Australie, avait détruit des documents afin de dissimuler des cas d'abus. A d'autres occasions, des membres du clergé se seraient placés au-dessus de la loi. Selon Mgr Pell, de nombreuses personnes au sein de l'Eglise n'ont pas parlé des soupçons d'abus sexuels de peur de colporter des rumeurs. "Je ne crois pas qu'il y avait beaucoup de personnes, voire une seule, au sein de la hiérarchie de l'Eglise qui avaient une idée de l'énorme gâchis sur lequel nous étions assis", a-t-il indiqué. Le cardinal a précisé n'avoir jamais à titre personnel couvert de prêtre pédophile. Au dernier jour de l'enquête gouvernementale, le prélat a expliqué que la motivation de certains membres du clergé avait été de protéger la réputation de l'Eglise. "Il y avait la peur du scandale".

Mgr Pell a aussi défendu, face aux critiques de certains parlementaires, le plafond de 75.000 dollars australiens (environ 56.000 euros) de compensation accordé aux victimes. "Beaucoup de victimes ne sont pas intéressées par l'argent, a-t-il précisé. Les choses les plus importantes pour elles sont d'assister à une enquête équitable, de voir la justice triompher et de recevoir l'aide nécessaire pour reconstruire leurs vies".

La Premier ministre australienne Julia Gillard avait annoncé mi-novembre 2012 la formation d’une commission d’enquête sur les abus sexuels. Dans l’Etat de Victoria, l’Eglise catholique a reconnu en septembre qu’au moins 620 enfants avaient été victimes d’abus sexuels de la part de prêtres depuis les années 1930. Une enquête au niveau national a également démarré début avril. La commission d'enquête, qui n'a pas vocation à incriminer des individus, doit auditionner 5'000 victimes présumées d'agressions survenues dans les orphelinats, écoles, églises, paroisses, associations sportives, garderies ou centres de détention pour mineurs, religieux ou pas.

apic/abc - photo: https://cathnews.co.nz


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