Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre viennent de lancer ce 11 avril, la campagne "La pauvreté n’est pas un crime". Celle-ci veut inciter les maires de France à cesser d'interdire et de pénaliser le glanage, le ramassage dans les poubelles ou encore la mendicité.
"C’est une tentation facile d’effacer de notre vision ce que la société produit, mais les maires qui ont recours à cette solution se trompent de problème. Nous les encourageons à exercer leurs responsabilités en termes d’aide sociale." Ces propos sont ceux de Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Quant au président d'Emmaüs France, Christophe Deltombes, celui-ci parle de "stigmatisation des exclus".
La campagne "La pauvreté n'est pas un crime" est explicite: "Pénaliser la misère ne fait que renforcer l'exclusion, ne nous trompons pas de combat". D'ailleurs, depuis 1992, mendier ou vagabonder ne sont plus des délits en France. Mais les mairies peuvent contourner cette loi en prenant des arrêtés contre la mendicité, en permettant d'établir une contravention et une amende allant jusqu'à 38 euros, ou en dressant des obstacles là où les SDF viennent s'installer, par exemple. Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre s'insurgent. Sur le site lapauvretenestpasuncrime.fr, les citoyens sont invités à "repérer dans les villes les dispositifs criminalisants" pour les sans-abri afin d'interpeller les élus.
SB