La rencontre entre le pape François et le pape émérite Benoit XVI, ce samedi 23 mars, est sans doute une « première » historique. Au-delà de ce que les deux hommes se sont dit, il reste l’image forte et belle : celle des deux souverains pontifes, agenouillés côte à côte, unis dans une prière commune.
Un pape en exercice rencontre un pape émérite. Depuis des siècles –pour peu que cela se soit déjà produit – c’est unique. Dix jours après son élection, le premier pape à porter le nom de François se rend à Castel Gandolfo pour s’entretenir avec son prédécesseur Benoît XVI, à l’abri des médias. Parti du Vatican en hélicoptère à midi, il a été accueilli par son prédécesseur, sans aucune cérémonie officielle. Avec à la clé, un programme simple pour un événement inédit.
C’est la première fois que le chef de l’Eglise catholique en fonction a pu avoir un échange avec son prédécesseur. Il ne faut pas minimiser cet événement. Le pape François a pu apprendre de la bouche même de son prédécesseur ce que ce dernier a vécu durant près de huit années de pontificat, même si rien n’a filtré, comme on pouvait s’y attendre.
Avant de se retirer, Benoit XVI, qui doit s’installer au début du mois de mai dans un ancien monastère situé dans l’enceinte du Vatican, avait clairement assuré son obéissance inconditionnelle au futur pape et annoncé qu'il assisterait son successeur de sa prière, à l’écart de la vie publique. Les deux hommes ont déjà eu des conversations téléphoniques ces jours derniers : le jour même de l’élection, et le 19 mars, fête du Saint Patron du pape Ratzinger : Joseph. Depuis son élection, le pape François a plusieurs fois exprimé son affection, ses sentiments fraternels et son estime pour son prédécesseur avec lequel il a, malgré les apparences, de nombreuses similitudes, à commencer par le gout de la simplicité et la fidélité à la doctrine.
Différents et proches
Le 15 mars, deux jours après son élection, il affirmait devant le collège cardinalice : « Mes pensées, pleines d'affection et de gratitude, se tournent vers mon vénérable prédécesseur qui durant ses années de pontificat a enrichi et nourri l'Eglise de son magistère. Sa bonté et sa foi, son humilité et sa prudence resteront pour tous un patrimoine spirituel. Notre prière fervente, le souvenir impérissable que nous gardons de lui, notre fidèle et affectueuse reconnaissance l’accompagneront toujours. Sa prière soutiendra encore l’Eglise sur son chemin spirituel et missionnaire ».
Pour les observateurs, si le style informel du pape argentin et ses gestes symboliques sont perçus comme une rupture, il ne fait aucun doute que le riche héritage de Benoît XVI continuera à influencer ce pontificat. Contrairement à ce que l’on a pu entendre ou lire ces jours dernier, le pape François s’inscrit dans les pas de son prédécesseur dont il est très proche sur le fond, en dépit des différences quant à la forme.
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