Comme chaque fois à pareille époque, des évêques catholiques philippins ont appelé une nouvelle fois les fidèles à ne pas pratiquer les crucifixions traditionnelles extrêmes du Vendredi saint.
Chaque année, dans le pays, des croyants revivent la passion du Christ en se faisant crucifier avec de vrais clous. Un rituel que dénoncent les autorités catholiques depuis plusieurs années, lesquelles déplorent les pratiques violentes que s'infligent à eux-mêmes des participants au chemin de croix du Vendredi saint. Certains fidèles se flagellent et d'autres se font élever sur une croix après avoir eu les mains transpercées par des clous.
« Il y a d'autres formes de sacrifice et de souffrance qui peuvent nous amener à la conversion », a déclaré Mgr Joel Bayon, évêque de Legazpi, au centre des Philippines. « Tentons de nous concentrer sur la prière. Il y a des façons merveilleuses de célébrer la semaine sainte », a affirmé de son côté l'archevêque de Cebu, Mgr Jose Palma, par ailleurs président de la Conférence des évêques catholiques philippins. Il a ajouté que le véritable esprit qui doit prévaloir lors de la période de Pâques est celui de l' «auto-conversion».
Les autorités philippines ont averti qu'au moins 24 pénitents étaient prêts à subir des crucifixions extrêmes, ce 29 mars. Malgré l'opposition de l'Eglise, les pouvoirs publics prétendent ne pas être en droit d'empêcher les dévots de s'infliger des souffrances physiques. Le département de la santé a néanmoins exhorté les participants à ces cérémonies à se faire vacciner contre le tétanos et à utiliser uniquement des clous stérilisés.
apic/cathher