Suite à la polémique née de la décision du CPAS d’Anvers de ne plus octroyer automatiquement aux sans-papiers séropositifs la somme nécessaire pour leur traitement , l’ONG Médecins du Monde remet les choses au point concernant un certain nombre de malentendus qu’a occasionnés cette affaire.
Le CPAS d’Anvers a récemment déclaré qu’il ne comptait plus octroyer automatiquement 800 euros par mois pour le traitement d’un sans-papiers séropositif. Sa présidente, Liesbeth Homans (N-VA), a proposé de lier cette aide à la signature d’une lettre les engageant à quitter volontairement le territoire. « Nous assurerons de la sorte les soins les plus urgents et nous éviterons une menace éventuelle pour la santé publique », défend-elle. Ces propos inquiétants n’ont pas manqué d’alimenter le débat depuis 3 jours, un débat dans lequel Médecins du Monde démêle plusieurs malentendus.
Le premier de ceux-ci concerne le caractère urgent de l’aide médicale. Médecins du Monde renvoie à l’Arrêté Royal du 31 décembre 1996 dans lequel cette aide médicale urgente est définie comme ayant un rapport direct avec des soins « classiques », préventifs et curatifs. Donc pas seulement prodigués à des personnes se trouvant sur le point de mourir.
Par ailleurs, Médecins du Monde indique que la vague possibilité de se faire soigner dans son pays d’origine – et ainsi « justifier » un retour forcé – ne sont pas des arguments pour refuser l’accès aux soins. « Un médecin doit pouvoir soigner ses patients peu importe leur statut administratif », explique l’ONG.
Remboursement par le fédéral
Un autre malentendu relevé par Médecins du Monde est relatif à la politique de remboursement envers les personnes en séjours irrégulier et porteuses du HIV. Cette politique déterminant le remboursement de personnes en situation irrégulière et porteuses du HIV est en premier lieu déterminée par les organisations internationales, comme l’OMS, et non pas par le CPAS. « Si une commune empiète sur le droit international en décidant soudainement unilatéralement de sa propre conduite, on peut alors parler de manque de connaissance des procédures, voire d’ingérence », note l’ONG.
Sur le coût de l’aide médicale d’urgence, annoncé comme gigantesque, Médecins du Monde indique que la facture n’excédait pas 0,1% de l’ensemble du budget octroyé pour la santé. Et bien moins s’il ne s’agit que l’aide médicale d’urgence aux personnes porteuses du VIH… De plus,c’est le gouvernement fédéral (et non le CPAS) qui prend la majorité des remboursements médicaux à sa charge.
Enfin, Médecins du Monde rappelle que la question de l’accès aux soins s’est, jusqu’ici, toujours posée. Et pas seulement « avec l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête d’une certaine ville… »
P.G./CP