Mgr J. Augustine Di Noia, vice-président de la commission "Ecclesia Dei", a adressé peu avant Noël une lettre à Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), destinée aux prêtres de la Fraternité.
Mgr Joseph Augustine Di Noia est vice-président, depuis juin dernier, de la Commission Ecclésia Dei, en charge du dialogue avec les Lefebvristes, dans le cadre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le site d’information religieuse "il sismografo" a publié le texte intégral de la lettre, en français et en anglais. Ce document de huit pages – précise-t-on au Vatican - n’est pas un texte officiel mais une initiative personnelle, à caractère pastoral, spirituel et théologique, prise dans le contexte de la période liturgique de l’Avent.
Mgr Di Noia analyse la situation avec lucidité en prenant acte de la persistance des désaccords. Sa longue lettre souligne pourtant que les rapports entre le Saint-Siège et la Fraternité restent ouverts et pleins d’espérance. Un paragraphe est consacré au devoir de maintenir l’unité dans l’Eglise, un deuxième à la place de Fraternité sacerdotale dans l’Eglise. Sans taire ni les difficultés ni les perplexités suscitées par le ton et le contenu de certaines déclarations de responsables de la Fraternité, elle rappelle que Benoît XVI est extrêmement désireux de surmonter les tensions existantes entre l’Eglise et la Fraternité. D’où la nécessité de trouver une nouvelle approche pour sortir de l’impasse.
Revenir au charisme positif
Mgr Di Noia fait appel aux vertus de l’humilité, de la douceur, de la patience et de la charité qui peuvent aider à reconnaître ce qu’il y a de bon dans les positions des autres et à les examiner dans un esprit d’ouverture et de bonne foi. Il invite la Fraternité à revenir au charisme positif de ses premières années, à exprimer ses critiques de manière positive et constructive, sans cependant s’ériger en magistère parallèle car c’est au Pape que revient la tâche de juger et de corriger la théologie ou la discipline dans l’Eglise.
Le vice-président de la Commission Ecclesia Dei reconnaît qu’après trente ans d’amertume et de ressentiments réciproques, il faudra d’abord guérir et purifier les esprits. "Ce que nous recherchons, c’est la réconciliation et la guérison par la grâce de Dieu". Mais pour la Fraternité, un seul avenir est concevable et il se trouve sur le chemin vers la pleine communion avec le Saint-Siège et passe par une vie sacramentelle, ecclésiale et pastorale bien ordonnée. Rome attend toujours de Mgr Fellay une réponse au document qui lui a été remis le 14 juin dernier.
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