En France, le débat sur le projet de « mariage pour tous » fait rage. Cette fois, c’est le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon qui entre dans la danse. Il a écrit aux recteurs pour les appeler à « la plus grande vigilance » concernant le débat sur le mariage homosexuel dans les établissements catholiques. Il estime par ailleurs que « l’enseignement catholique doit respecter le principe de neutralité ».
Les déclarations du ministre au quotidien Le Monde constituent en quelque sorte une réponse à une lettre du secrétaire de l’enseignement catholique en France, envoyée le 12 décembre dernier, aux directeurs des 8.300 établissements d’enseignement catholique français. Dans cette missive, Eric de Labarre, appelait ces chefs d’établissement à « prendre les initiatives (…) les plus adaptées » pour ouvrir le débat sur le mariage homosexuel. Si la lettre était datée du 12 décembre, elle n’a commencé à faire des remous que deux semaines plus tard, écrit le quotidien catholique La Croix.. mais il aura fallu attendre deux semaines pour qu’elle commence à susciter des réactions, dans la mesure où M. de Labarre adressait les recommandations de son comité national à ceux qui « sont souvent interrogés ou interpellés par les parents, élèves ou enseignants sur la question du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels ».
Respecter la neutralité
Pour le ministre français de l’Education, il s’agit d’une démarche inappropriée. « Il ne me semble pas opportun d’importer dans l’école le débat sur le mariage pour tous. Je considère même qu’en adressant une lettre aux chefs d’établissement, le secrétaire de l’enseignement catholique a commis une faute », a-t-il déclaré au Monde.
Et d’ajouter : « Je ne veux pas raviver la guerre scolaire et je suis très respectueux du caractère propre de l’enseignement catholique. Mais, en retour, cet enseignement, qui est sous contrat avec l’Etat, doit respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience de chacun. Il est du devoir de l’Etat d’être garant du respect de ces principes ».
Le quotidien La Croix rappelle qu’un peu plus de 2 millions d’élèves suivent leur scolarité dans les établissements de l’enseignement catholique dont l’Etat français, depuis 1958, s’engage à respecter le « caractère propre ». Pour le ministre Peillon, cet enseignement doit respecter le principe de neutralité.
Apparemment, le bras de fer engagé par le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault et le monde catholique français n’est pas terminé !
JJD (avec la Croix)