Le Conseil Interdiocésain des Laïcs, le CIL, en collaboration avec Caritas Belgique et leurs homologues néerlandophones, appellent à plus de solidarité parmi les hommes et femmes et interpellent les politiques belges. En cette période où l'on fête la naissance d'un enfant dans une étable, les quatre organismes espèrent qu’un « Plan Dexia du logement » soit mis en route afin de permettre à tant de femmes, d'hommes et d'enfants d’avoir accès à un logement digne et abordable.
L'accès au logement est une catastrophe à Bruxelles et en Wallonie. Le constat est sans appel et le CIL souligne avec vigueur que de nombreuses familles sont en train de passer d'un statut de précarisées à celui de gravement démunies. Le logement social fait défaut en Belgique aujourd'hui: 8 % seulement à Bruxelles, et dans certaines communes, il ne s’agit que de 0.5 %, voire 0% comme à Verlaine et Crisnée.
Pour éviter que les jeunes adultes ne doivent continuer à habiter chez leurs parents ou que plusieurs milliers de personnes ne doivent loger dans la rue, il est essentiel que les "Plans logement" des différents gouvernements soient exécutés d'urgence (5.000 logements de plus à Bruxelles, 36.500 en Wallonie, 42.000 en Flandre).
Beaucoup de logements sociaux sont vides faute de moyens pour les rénover, ou à cause d'exigences insurmontables, par exemple, celles de la Commission des monuments et sites, de la Loi Vandervelde ou de normes induites par le principe de précaution. Ces normes sont encore trop souvent invoquées pour justifier l’absence de mesures créatives.
Sans improviser, on peut être créatif
Ne peut-on parfois déroger pour permettre d'habiter, de se loger? Des écoles préfabriquées sont implantées, pourquoi pas des "logements d'urgence" à durée déterminée, salubres, mais à confort minimal pour des familles en grande précarité?
D’autres alternatives existent comme la mise à disposition d'espaces publics (casernes et bâtiments du tourisme social inoccupés), de couvents ou d’autres locaux collectifs. Certains ont fait appel à des hôtelleries, d'autres à la location-achat, d'autres à des logements kangourou multi-générationnels, à l'expropriation de logements vides, aux agences immobilières sociales...
Le CIL, déçu par des promesses répétées et des réalisations insuffisantes, enverra ses délégués prendre contact avec les partis politiques pour soutenir cette logique du "Housing first". La réussite des régions ne réside pas dans le prestige architectural, mais dans la capacité à pouvoir loger tout le monde! Une superbe initiative de Noël.
CP/SB