Un appel à la solidarité entre chrétiens


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Un appel à la solidarité entre chrétiens
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Le responsable pour la Suisse romande et la Suisse italienne de l’œuvre d’entraide catholique internationale "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED), Roberto Simona, a témoigné du martyre qu’endurent nombre de chrétiens sur divers continents, lors de l’assemblée plénière du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) qui a achevé ses travaux le 30 septembre 2012, à St-Gall. Il estime le nombre de chrétiens, qui subissent des persécutions ou des discriminations, entre 100 et 200 millions à travers le monde.

Lors de ses voyages, le responsable d’AED a découvert des défis et des dynamiques communs à la fois aux chrétiens qui vivent dans un contexte de persécution et à ceux qui vivent en Europe démocratique. D'où l'importance d'encourager de nouveaux projets pastoraux et d'inciter les chrétiens "à faire face ensemble aux défis communs, dans un échange d’expérience et de don". En effet, trop souvent "nous négligeons cet échange parce que nous croyons ou supposons que les chrétiens persécutés vivent des situations extrêmes et dramatiques qui n’ont rien à voir avec ce que nous vivons. Et les chrétiens persécutés pensent que nous vivons des situations faciles, et les défis de nos communautés les interpellent peu". Il ne s’agit pas de remettre en question ou relativiser le drame de la persécution, mais de regarder la persécution sous un autre angle de vue.

Selon différents rapports sur la liberté religieuse, comme celui publié par l’AED, ou l’étude américaine du "Pew Research Center’s Forum On Religion and Public Life", deux tiers de la population mondiale vivent dans des contextes où les gouvernements imposent de sévères obstacles à la liberté religieuse. Et de donner l’exemple de l’Arabie saoudite. "Si se déclarer chrétien dans ce pays signifie l’emprisonnement ou pour les expatriés occidentaux l’expulsion, si la conversion d’un musulman au christianisme conduit à la mort certaine, comme ce fut le cas pour Fatima Bint Mohammed al Mutairi, la première martyre chrétienne connue en Arabie Saoudite au XXIe siècle, garder dans ce pays le statut de bon musulman n’est pas chose aisée et tout manquement peut se révéler également dangereux".

Evoquant le "printemps arabe", Roberto Simona relève qu’il y a une tendance toujours plus importante à imposer ce qu’on croit être le bien, "les guerres en Irak ou en Libye nous l’ont montré". Mais, insiste-t-il, "les chrétiens peuvent faire redécouvrir que le bien n’a pas besoin de s’imposer. Il est pratiqué dans des gestes répétitifs, dans un esprit de charité. Charité qui n’est pas le monopole des chrétiens. On peut la recevoir de n’importe qui comme don de l’Esprit saint. Mais il est important de souligner que c’est le Christ qui nous donne cet exemple parfait et complet du don de charité, dans lequel il n’y a aucune forme de violence et de revendication, mais seulement de l’amour, du don de soi, afin de laisser Dieu agir en nous".

apic/at


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