L’inde est en « manque » de quelques trois millions de filles. Tel est le constat alarmant que tire le rapport démographique « Children in India 2012: A statistical appraisal ». Selon Pascoal Carvalho, de l’Académie pontificale pour la vie, le « déficit » provient principalement des avortements sélectifs, au sein d’une culture indienne qui privilégie les garçons.
« Une forte influence patriarcale, renforcée par les traditions, la culture et la religion de l’Inde sont autant de facteurs qui mènent à une discrimination des femmes en Inde », explique Pascoal Carvalho. Ce genre d’avortement est pratiqué sur le seul motif que l’enfant est de sexe féminin. Et même si l’Inde interdit officiellement la détermination prénatale du sexe, la pratique est endémique, rapporte l’agence d’information catholique « Asia News ».
Baisse drastique du taux de fécondité
Les spécialistes avertissent que dans 20 ans, le manque de femmes nubiles va provoquer de graves problèmes. Le taux de fécondité va en particulier plonger. « Face à cette perspective, les pouvoirs publics, la société civile et les familles doivent coopérer pour mettre fin au malaise social », souligne Pascoal Carvalho.
Ce constat inquiétant a amené l’Etat indien du Maharashtra à demander au gouvernement central d’établir une loi qui traiterait l’avortement sélectif comme un meurtre. La pratique deviendrait ainsi passible, selon le code pénal indien, de la peine de mort. Les autorités de l’Etat ont décrit leur requête comme le seul moyen de faire cesser des actes « comparables à un crime contre l’humanité ».
Une « culture de mort »
Pour Pascoal Carvalho, ces « infanticides » sont la conséquence d’une « culture de mort », largement répandue dans la société indienne. Il met cela en opposition avec la « culture de vie » promue par l’Eglise catholique, qui « lutte également pour le droit des filles et des femmes à l’éducation, à la santé et au développement. »
Apic