L’Afrique est en continent où les défis sont multiples. Examiner ceux-ci à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise sera au centre d’un rencontre régionale, qui rassemblera une centaine de responsables catholiques à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
En collaboration avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), le Conseil pontifical Justice et Paix, au travers de la Commission épiscopale « Justice et Paix » (CEJP), et Caritas-développement, sont les initiateurs de cette rencontre qui a débuté ses travaux le dimanche 9 septembre et qui s’achèvera le 13 septembre. Le titre de la rencontre est à l’image du projet : « Afrique, aie confiance ! Lève-toi, il t’appelle (Mc 10,49) – De Caritas in veritate à Africae munus : Les défis actuels de l’Afrique à la lumière de la doctrine sociale de l’Église ».
Environ 120 responsables catholiques – évêques, prêtres, laïcs – originaires de différents pays africains y participent, rassemblés au Centre d’accueil Caritas à Kinshasa. Ils sont venus du Burundi, du Rwanda, du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République populaire du Congo (Brazaville), du Gabon, mais aussi de Djibouti, d’Éthiopie, du Kenya, du Soudan ou encore de Tanzanie, du Tchad, de l’Ouganda, de l’Algérie, du Sénégal et Malawi, sans oublier la RD Congo. Cette rencontre succède à celle qui s’est déroulée à Cotonou au Bénin, du 6 au 10 mars 2012 sur le même thème. Elle avait rassemblé des représentants des Commissions Justice et Paix, des universités catholiques et des Instituts d’enseignement social catholique en provenance d’Afrique occidentale et d’Égypte. Elle s’était achevée sur l’établissement d’une liste de 14 résolutions concernant notamment la formation, l’éducation (en particulier celle des femmes), la communication en direction des responsables politiques.
Dans son discours d’ouverture, le cardinal ghanéen Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a rappelé que cette rencontre devait permettre d’approfondir encore les enseignements de l’encyclique « Caritas in veritate » et leur intérêt pour l’Afrique dans divers domaines comme la bonne gouvernance, le développement humain intégral, la protection de l’environnement et l’impact de la doctrine sociale de l’Église en Afrique. Selon le prélat, la réunion doit aussi sensibiliser et renforcer les capacités des institutions ecclésiales concernées pour faire face aux défis actuels de l’église et de la société en Afrique, conformément aux directives de l’Exhortation apostolique post-synodale « Africae Munus »de 2011. « Par nos échanges, nous voulons rejoindre l’homme africain d’aujourd’hui, dans ses interrogations profondes concernant son avenir, le sens de sa vie. Ensemble nous voulons regarder dans une même direction pour faire de nos institutions respectives, malgré les difficultés rencontrées et la faiblesse des moyens à notre disposition, des instruments crédibles d’annonce de la charité dans l’amour (Caritas in veritate) au cœur des réalités sociales, politiques, économiques et culturelles de nos différents pays », a souligné le cardinal.
Mgr Nicolas Djomo, président de la Cenco, a souligné que ce séminaire se déroulait en RDC dans un contexte particulier marqué par « la guerre injuste qui sévit dans la partie est du pays en vue de l’exploitation illégale des ressources naturelles sur fond de balkanisation ».
JJD (d’après La Croix et DIA)