Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, a reçu le 25 septembre 2012 le Prix international « Conde de Barcelona », au monastère de Pedralbes, à Barcelone. La récompense, remise par le roi d’Espagne Juan Carlos, honore des personnalités ou des institutions pour leur apport au monde de la communication. A cette occasion, le prélat a évoqué une diplomatie vaticane à multiples facettes, toutes orientées vers le bien commun de l’humanité, et qui se situe « entre réalisme et prophétie », une utopie raisonnable.
Le cardinal Bertone a rappelé l’engagement des représentants pontificaux pour promouvoir la paix. Un élément qui constitue un objectif prioritaire pour le Saint-Siège. « Le réalisme nous invite à prendre conscience de la complexité croissante des situations sociales et de leurs conflits », a souligné le prélat. « La prophétie nous pousse à ne pas renoncer à ce qui, de prime abord, pourrait être qualifié d’utopique ». Malgré de nombreuses expériences frustrantes, « nous devons croire en une lente mais irréversible maturation éthique de l’humanité », a-t-il ajouté.
Le cardinal a retracé la très ancienne histoire de la diplomatie vaticane. Une activité qui se fait « sans discrimination aucune, comme un service pour le bien de tous ceux qui demandent l’intervention – et parfois même la médiation – du pape et de ses diplomates ». La diplomatie du pape, est universelle. Elle noue des relations avec 179 Etats, peut donc se targuer d’avoir atteint « une position de réelle universalité », a assuré le ’numéro deux’ du Saint-Siège. Il a rappelé que les nonces apostoliques ne devaient pas être des « technocrates » ni des « politiciens » mais bien des « pasteurs, des hommes d’Eglise, formés d’un point de vue humain, académique et sacerdotal ». « Chaque jour, le Saint-Siège s’efforce d’offrir son soutien à la vie internationale, afin que partout, la dignité de l’homme soit respectée et que le dialogue, la solidarité, la liberté, la justice et la fraternité s’intensifient », a assuré le cardinal Bertone.
Une Eglise raisonnable et ouverte au dialogue
La diplomatie vaticane a aussi pour but de mettre en évidence tout ce qui est contraire à la vie. Elle tente aussi de faire disparaître des fléaux tels que la pauvreté, le narcotrafic, le terrorisme, l’extorsion, l’insécurité civile ou tout autre type de violence. Le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a encore évoqué « les mauvais traitements subis par les femmes sous de multiples formes, les souffrances de nombreux enfants ou l’abandon qui frappe de nombreuses personnes âgées ». Selon le prélat, « il faut construire un monde qui montre davantage de compassion envers les personnes faibles et sans défense, selon la tradition chrétienne et les meilleures traditions religieuses et humanistes des différentes cultures ».
Mgr Bertone a regretté le peu de crédit accordé aux propositions de l’Eglise lorsqu’elle aborde les questions non-négociables, comme la protection de la vie, la famille fondée sur le mariage et le droit inaliénable des parents à offrir une éducation religieuse à leurs enfants. Trop souvent on pense que l’Eglise veut imposer sa vision à tous les citoyens des sociétés plurielles, a-t-il déploré. Au contraire, l’Eglise n’hésite pas à recourir à des arguments « de raison » et se montre ouverte au dialogue.
apic/imedia/zenit